Alors qu'il avait annoncé sa démission le 22 avril dernier, le chef des renseignements militaire israélien Aharon Haliva a pris la parole dans la soirée du 21 août pour la fin de son mandat et la passation de pouvoir.
Aharon Haliva a déclaré que la journée noire du 7 octobre restait dans sa tête et dans son cœur. «Ce jour-là, nous avons échoué dans la tâche la plus importante qui nous était confiée : avertir du risque de guerre», a-t-il lancé. Avant de préciser : «En tant que chef du renseignement militaire, la responsabilité de cet échec m'incombe entièrement, et je demande pardon».
Ayant un mot pour l'armée israélienne, il a insisté sur le fait qu'elle devait «assumer ses responsabilités, à la fois par des paroles et des actes». Pour éviter qu'une attaque similaire se reproduise, il a demandé «qu'une commission d'enquête d'État soit créée dans le but de faire toute la lumière sur l'ensemble des raisons qui ont conduit à la guerre».
Le général Shlomi Binder prendra les rênes du renseignement militaire israélien. Il a dirigé la formation Galilée.
Un manque de coordination et une passivité durant le 7 octobre
L'armée israélienne avait publié le 11 juillet dernier les conclusions d’une enquête dans laquelle elle revenait sur les «graves erreurs» commises lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre contre le kibboutz de Beeri où 101 civils ont été tués. L’enquête mettait notamment en exergue le manque de coordination de Tsahal et un certain attentisme des troupes stationnées à proximité.
Il était fait état de la passivité de certaines troupes stationnées non loin des lieux d'affrontements et du manque de coordination avec la hiérarchie militaire. Elle pointait également du doigt le fait que durant les premières heures de l'assaut du Hamas, seuls 13 soldats et 13 membres de l'équipe de sécurité locale du kibboutz et d'autres civils armés avaient tenté de protéger les lieux.
Tsahal avait affirmé «ne pas avoir été préparée au scénario d'une infiltration massive comme celle du 7 octobre» et avait reconnu aussi «un manque de coordination» entre ses troupes sur place. «L'enquête a été approfondie et a aidé les membres du kibboutz à comprendre la complexité des combats dans les différents secteurs. Nous estimons qu'il est très important que l'armée ait pris ses responsabilités dans son échec total à nous protéger et demande pardon de nous avoir abandonnés tant d'heures, alors que nous étions soumis à une attaque maléfique sans égale», avaient déclaré les représentants du kibboutz dans un communiqué.
L'attaque sans précédent du 7 octobre a entraîné la démission de plusieurs cadres de l'armée israélienne et du renseignement. L'assaut du Hamas a fait 1 190 morts, dont une majorité de civils, tandis que 252 otages ont été kidnappés, 109 étant encore retenus dans la bande de Gaza.