Alors que les négociations se poursuivent pour arracher un accord dans la bande de Gaza et empêcher une escalade régionale, le Hezbollah et Tsahal continuent de s'affronter à la frontière libanaise.
Le Hezbollah a avancé que ses combattants avaient repoussé, par des tirs d’artillerie, une infiltration de soldats israéliens dans le bois de Hadab Aïta, près d'Aïta el-Chaabn, dans la nuit du 18 au 19 août. Le parti assure avoir infligé des pertes à l'armée israélienne, la forçant à se retirer. De surcroît, le parti chiite a annoncé avoir ciblé dans la matinée du 19 août une caserne israélienne à Zariit, face à Marwahine (Tyr) où se trouvait un rassemblement de militaires, en précisant en avoir détruit une partie et avoir provoqué un incendie à l’intérieur.
Le mouvement pro-iranien a également revendiqué une attaque aérienne menée au moyen de drones explosifs contre la caserne de Ya'ara et contre un centre de commandement au nord d'Acre. La frappe aurait fait «un certain nombre de morts et de blessés». Selon des informations fournies par le parti, cette caserne se situe à environ 16,5 kilomètres de la frontière, et servirait de base logistique au commandement de la région nord de l'armée israélienne. Elle a été visée pour la première fois depuis octobre, «en riposte à l'élimination» dans la région de Kadmous, au nord de Tyr, d'un membre du Hezbollah décrit par l'armée israélienne comme un commandant de la force al-Radwane.
Le Hezbollah accuse le Wall Street Journal de mentir
Le 17 août, un raid israélien visant un présumé dépôt d’armes du Hezbollah à Nabatiyé a fait plus de 10 morts civils syriens, dont des enfants, a rapporté L'Orient Le Jour. En riposte à cette frappe, le Hezbollah a touché un nouveau site en Israël. Dans un communiqué, il a affirmé avoir «tiré des salves de roquettes Katioucha sur Ayelet HaShahar en riposte aux agressions de l’ennemi israélien, notamment celle qui a coûté la vie à des civils syriens» à Nabatiyé. Le parti chiite a également tiré samedi des salves de roquettes Katioucha sur une localité du nord d’Israël et revendiqué une série d’attaques contre des sites israéliens. Les sirènes d’alerte ont retenti à Ayelet HaShahar et «environ 55 projectiles ont été identifiés en provenance du Liban, dont certains sont tombés dans des terrains vagues», selon l’armée israélienne.
La veille, le 16 août, le parti chiite a publié une vidéo intitulé «Imad 4», montrant sa «ville souterraine» avec ce qui semble être des tunnels souterrains et de grands lanceurs de missiles.
Les tensions sont montées d'un cran dans la région après les assassinats ciblés les 30 et 31 juillet de Fouad Chokor, haut commandant militaire du Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth et Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, dans la capitale iranienne. Le parti chiite et Téhéran ont depuis promis de répondre à ces deux attaques.
Un appel téléphonique aurait permis à Tsahal de cibler Chokor, selon le WSJ
Concernant, l'élimination du cadre du mouvement pro-iranien, un appel téléphonique aurait conduit à l'assassinat de Fouad Chokor, haut commandant du Hezbollah, rapporte le Wall Street Journal (WSJ) dans un article publié le 18 août. Citant un responsable du parti chiite, sous couvert de l'anonymat, le média américain rapporte que l'appel «provenant d'une personne qui avait pénétré le réseau de communication interne du groupe» a conduit Chokor à monter au 7e étage de l'immeuble où il se trouvait.
Dans un communiqué publié le 18 août dans la journée, le parti chiite a démenti les informations du WSJ, estimant qu'elles étaient «truffées de mensonges». «Aucun des trois journalistes» ayant signé l'article «n'a rencontré des responsables du Hezbollah» et le récit rapporté, ainsi que sa source, «ne sont que le fruit de l'imagination» de ces trois auteurs, Sune Engel Rasmussen, Adam Chamseddine et Carrie Keller-Lynn. Cet article «n'a pas d'autre but que de faire la propagande de l'ennemi» israélien, selon le Hezbollah.