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Gaza : le Hamas accuse Washington d'enjoliver les négociations et s'en prend à Netanyahou

Informant la Turquie des négociations au Qatar, le Hamas a accusé les États-Unis de mentir. Le mouvement islamique s'en est pris également au Premier ministre israélien qui a fait part de nouvelles exigences, notamment le maintien des troupes à plusieurs endroits de la bande de Gaza.

Alors que les négociations sont en cours pour tenter d'arracher un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza et la libération des otages, difficile de se faire une idée de la teneur des pourparlers. 

En effet, selon le quotidien turc Milliyet, le Hamas a informé la Turquie le 18 août que les États-Unis dressaient un «tableau rose» des négociations qui ne correspondait pas à la réalité. Le 16 août, Joe Biden assurait de son côté qu'un accord n'avait «jamais été aussi proche» pour un cessez-le-feu à Gaza. 

De son côté, en visite en Israël pour la neuvième fois depuis le début du conflit à Gaza, le chef de la diplomatie américaine a déclaré le 19 août au président israélien Isaac Herzog travailler «pour nous assurer qu'il n'y ait pas d'escalade, qu'il n'y ait pas de provocations, qu'il n'y ait pas d'actions qui pourraient de quelque manière que ce soit nous empêcher de conclure cet accord, ou, d'ailleurs, d'intensifier le conflit vers d'autres lieux, et à une plus grande intensité».

De surcroît, Antony Blinken a affirmé qu'il s'agissait d'«un moment décisif, probablement la meilleure, peut-être la dernière opportunité, de rapatrier les otages, d'obtenir un cessez-le-feu et de mettre tout le monde sur une meilleure voie vers une paix et une sécurité durables». Le diplomate américain doit également rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. 

Le Hamas et Israël s'accusent mutuellement

Le mouvement palestinien a déclaré qu'«après avoir écouté les médiateurs sur ce qui s'est passé lors des discussions, il nous est apparu clairement que Netanyahou continue de créer davantage d'obstacles», accusant les Israéliens de faire capoter les négociations en rajoutant de nouvelles conditions. En effet, le Hamas précise que Benjamin Netanyahou ne souhaite pas retirer les troupes du corridor de Netzarim, du passage de Rafah et de l’axe de Philadelphie, bordant la frontière égyptienne. 

Le Hamas a également fait savoir que les nouvelles exigences israéliennes compliquaient de facto l'échange des prisonniers palestiniens avec les otages israéliens.

Benjamin Netanyahou s'en est pris une nouvelle fois au Hamas. S'exprimant à l'ouverture du Conseil des ministres le 18 août, le chef du gouvernement israélien a évoqué les négociations, déclarant en mener pour la libération des otages : «Il s'agit d'une mission morale et nationale de la plus haute importance. Ces négociations sont extrêmement complexes, car de l'autre côté se trouve une organisation terroriste meurtrière, sans scrupules et récalcitrante». Le Premier ministre israélien serait soit disant prêt à négocier mais refuse de capituler : «Il y a des points sur lesquels nous pouvons faire preuve de flexibilité, et d'autres sur lesquels nous ne pouvons transiger». 

Les négociations ont débuté le 15 août à Doha en présence du Premier ministre qatari, du chef du Renseignement égyptien, du directeur de la CIA, ainsi que celui du Mossad. 

Les États-Unis se disent vouloir convaincre les Iraniens et le Hezbollah de ne pas riposter à la double élimination de Fouad Chokor et d'Ismaël Haniyeh en contrepartie d'un cessez-le-feu. Les négociations doivent se poursuivre dans les prochains jours dans la capitale égyptienne.