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L’annulation du concert de Noël d’une école italienne pour des motifs religieux remonte jusqu’à Rome

Le directeur d'une école de la banlieue de Milan a démissionné après avoir été critiqué par le Premier ministre, Matteo Renzi, pour avoir décidé d'annuler le concert de Noël en raison de la présence dans son école, de nombreux élèves non catholiques.

Depuis 1984, la religion catholique n’est plus religion d’Etat en Italie. Mais le culte y reste très ancré. Le directeur d’une école de la banlieue de Milan a ainsi démissionné après que sa volonté d’interdire les chants religieux a été critiquée au plus haut sommet de l’Etat, par le Premier ministres Matteo Renzi en personne.

Marco Parma, 63 ans, avait ainsi décidé de reporter le concert de Noël en janvier et de le rebaptiser concert d’hiver pour éviter toute connotation religieuse. Il avait également interdit à deux mères de familles d’apprendre des chants de Noël aux enfants durant la pause déjeuner.

Selon lui, «dans un environnement multi-ethnique», comme son école, ce genre de concert est déplacé. «L’an dernier, après que certains parents ont insisté pour avoir des chants religieux, les enfants musulmans n’ont pas pu chanter», a-t-il déploré, affirmant que «ce n’était pas beau de constater que des enfants ne peuvent pas chanter.»

L’école dirigée par Marco Parma accueille en effet près de 1 000 élèves et un sur cinq n'est pas chrétien, a fait savoir le directeur pour justifier sa décision. Mais dans tous les cas, cette dernière n’a pas plus au Premier ministre italien. Dans l’édition dominicale du Corriere della sera, Matteo Renzi a dénoncé une «provocation». Selon lui, si le directeur de l’école «pense qu’il fait la promotion de l’intégration et de la coexistence de cette manière, il se trompe».

Autre réaction politique, celle de la Ligue du Nord. Le parti d’extrême droite avait appelé au renvoi du directeur qui a aussi été accusé d’avoir détaché les crucifix des salles de classe de son école contrairement à une loi datant de la période fasciste. Depuis Mussolini, la présence des crucifix dans les écoles est en effet obligatoire car cette loi n'a jamais été abrogée.

Face à de telles réactions, Marco Parma a finalement jeté l'éponge. Il a démissionné afin de rester fidèle à ses convictions et notamment au fait que «le respect des sensibilités de personnes de différentes religions ou cultures est un pas en avant vers l’intégration».