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Frappe israélienne sur une école à Gaza : pluie de condamnations à l’international, l’Algérie demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité

La frappe israélienne contre une école à Gaza qui a fait plusieurs dizaines de morts, a été vivement condamnée par la communauté internationale. La rapporteuse de l'ONU pour les territoires palestiniens parle de «génocide», la diplomatie européenne se dit «horrifiée» et l'Algérie a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

La frappe israélienne du 10 août sur l'école al-Tabi'een dans le quartier Daraj Tuffah, au centre de la ville de Gaza, qui a fait plus de 100 morts selon le Hamas, a été vivement condamnée par la communauté internationale.

La réaction internationale la plus virulente, sans conteste, est venue de la rapporteuse spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, l'Italienne Francesca Albanese, qui a accusé Israël de «génocide». «Israël commet un génocide des Palestiniens, un quartier à la fois, un hôpital à la fois, une école à la fois, un camp de réfugiés à la fois, une zone de sécurité à la fois», après plus de dix mois de guerre dans la bande de Gaza, a-t-elle déclaré sur le réseau X.

De son côté, l’Algérie a appelé à une réunion d’urgence au Conseil de sécurité de l’ONU, selon une source diplomatique de l’ONU citée par les médias algériens. «Cette demande a été faite en consultation avec l’État de Palestine», signale la même source, précisant que la requête de l’Algérie «est soutenue par d’autres pays membres du Conseil de sécurité».

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, s'est également exprimé sur le sujet, se disant «horrifié» le 10 août par la frappe israélienne meurtrière sur cette école à Gaza. «Horrifié par les images d'une école de Gaza servant d'abri, touchée par une frappe israélienne, qui aurait fait des dizaines de victimes palestiniennes. Au moins 10 écoles ont été ciblées ces dernières semaines. Il n'y a pas de justification à ces massacres», a écrit Josep Borrell sur X. 

La France condamne avec «la plus grande fermeté»

Même son de cloche au Royaume-Uni qui s'est dit «horrifié» par la frappe israélienne meurtrière, réclamant «un cessez-le-feu immédiat». «Le Hamas doit cesser de mettre en danger les civils. Israël doit se conformer au droit humanitaire international», a déclaré le chef de la diplomatie David Lammy sur X. «Nous avons besoin d'un cessez-le-feu immédiat pour protéger les civils, libérer tous les otages et mettre fin aux restrictions sur l'aide», a-t-il ajouté.

La France, elle, a «condamné avec la plus grande fermeté» la frappe israélienne sur une école de Gaza-ville. «Depuis plusieurs semaines, des bâtiments scolaires sont visés de manière répétée, avec un nombre de victimes civiles intolérable», s'indigne le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué du 10 août, rappelant «que le respect du droit international humanitaire s'impose à Israël».

Côté arabe, le ministère libanais des Affaires étrangères a condamné «avec la plus grande fermeté» la frappe israélienne sur l'école à Gaza «qui accueille des Palestiniens déplacés non armés à l'est de la ville de Gaza, en tirant trois missiles qui ont directement visé le lieu de prières», peut-on lire dans un communiqué officiel.

Israël «poursuit sa politique de génocide», selon le Hezbollah

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a déclaré que ce moment était un signe qu'Israël voulait «entraver et contrecarrer» le dernier effort de médiation.

L'un des médiateurs, le Qatar, a appelé à une «enquête internationale urgente», tandis que la Turquie a dénoncé un «nouveau crime contre l'humanité» et affirmé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou voulait «saboter les négociations de cessez-le-feu». 

L'Iran a condamné à son tour un «crime de guerre» commis par l'armée israélienne. Cette attaque a «prouvé une fois de plus que le régime d'apartheid d'Israël ne respectait aucune des règles et régulations du droit international ni les principes moraux et humains», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué.

Publiant un communiqué dans la même veine plus tard en journée, le Hezbollah a estimé que cette frappe «confortait la résistance palestinienne et les fronts de soutien dans leur choix de la lutte armée en vue de faire cesser cette tuerie et empêcher l’ennemi d’atteindre ses objectifs, déclarés ou secrets».

«Le gouvernement de l’ennemi prouve une fois de plus qu’il poursuit sa politique de génocide contre le peuple palestinien, et que toutes les propositions de cessez-le-feu et de délais fixés pour des négociations ne sont que mensonges et duperie», a ajouté le parti libanais dans son communiqué

Nouvelles négociations ?

Cette frappe meurtrière intervient alors que de nouvelles négociations sont censées commencer le 15 août prochain. En effet, les États-Unis, le Qatar et l'Égypte ont indiqué reprendre les pourparlers pour arracher un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza accompagné d'un échange d'otages et de prisonniers. Israël a fait savoir qu'il enverrait une délégation.

La guerre à Gaza a débuté le 7 octobre après l'opération sanglante du Hamas en territoire occupé par Israël, tuant près de 1 200 personnes, dont une majorité de civils. L'armée israélienne a riposté en bombardant l'enclave gazaouie et en lançant une opération terrestre le 27 octobre dernier. Selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, affilié au Hamas, près de 40 000 Palestiniens sont morts depuis le 7 octobre et des dizaines de milliers de personnes ont été blessés.

Les organisations internationales alertent sur la crise humanitaire que la province palestinienne subit, entre les pénuries de médicaments, les manques de soins, l'insalubrité, la propagation de nombreuses maladies et les risques de famine liés au blocage de l'aide humanitaire.