De plus en plus de pays exhortent leurs ressortissants à quitter le Liban alors qu'une escalade se profile suite aux assassinats de Fouad Chokor, haut commandant militaire du Hezbollah, à Beyrouth et d'Ismaël Haniyeh à Téhéran.
Face au risque de guerre ouverte entre le Hezbollah et l'armée israélienne, les voyageurs se ruent vers l'aéroport international de Beyrouth. Comme le relate L'Orient-Le Jour, si les vols ne sont pas reportés ou tout bonnement annulés, les prix sont exorbitants. À titre d'exemple, un vol aller simple pour Istanbul se vend aujourd'hui à près de 650 euros. Pour les visiteurs ou les Libanais cherchant à se rendre aux Émirats arabes unis, le billet d'avion pour Charjah est d'environ 800 euros, au lieu de 300 habituellement.
Une compagnie aérienne émiratie propose actuellement des vols depuis le Liban jusqu'à Montréal pour des prix dépassant les 9 300 dollars, les seuls billets restant étant en première classe.
1 200 euros pour une traversée vers Chypre
Depuis la frappe meurtrière de Majdel Chams, dans le Golan occupé, le 27 juillet dernier, Kuwait Airways a suspendu jusqu’à nouvel ordre ses vols vers et en partance de Beyrouth. Air France et Transavia ont prolongé la suspension de leurs vols jusqu’au 6 août et jusqu'au 8 août pour les compagnies du groupe Lufthansa (Lufthansa, Eurowings et Swiss), qui ne desservent également plus Tel-Aviv jusqu’au 12 août. De plus, quasiment toutes les compagnies ont arrêté de desservir Beyrouth la nuit pour des raisons de sécurité.
Pour les moins chanceux, d'autres alternatives se présentent à eux. Pour quitter le Liban, certains voyageurs optent pour un trajet en bus vers Amman, capitale de la Jordanie. Le périple dure 9 heures et coûte 50 dollars par personne. Le bus passe par la Syrie avant d'arriver sur le territoire jordanien. Pour les plus fortunés, une option en bateau pour rejoindre Agia Napa, à Chypre, s'offre à eux. En effet, des propriétaires de bateaux de plaisance proposent de rejoindre les côtes chypriotes pour un prix avoisinant les 1 200 euros. L'embarcation ne peut prendre qu'une petite dizaine de voyageurs. Ce trajet est habituellement emprunté par de riches libanais souhaitant séjourner quelques jours en mer. Or, compte tenu de la gravité de la situation, les voyageurs étrangers sont prêts à casser leur tirelire.
En effet, la liste des chancelleries recommandant à leurs concitoyens de quitter le Liban s'allonge. Le Premier ministre irlandais Simon Harris a publié un message le 5 août sur la plateforme X (ex-Twitter), conseillant «désormais aux citoyens irlandais de ne pas se rendre en Israël», mais également en Palestine et au Liban.
L'Orient-Le Jour a notamment listé les pays qui avaient émis des recommandations pour leurs ressortissants. On retrouve notamment le Japon, la Chine, la Russie, l'Ukraine, l'Arabie saoudite, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, Chypre, l'Italie, l'Allemagne, la Suisse, le Mexique, l'Australie et la Suède.
La situation sécuritaire s'est considérablement détériorée au Liban en raison des affrontements quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah. Le 30 juillet, un raid de Tsahal a tué un haut cadre du mouvement chiite libanais Fouad Chokor. L'organisation pro-iranienne a promis de se venger. Hassan Nasrallah, le leader du mouvement, doit d'ailleurs prendre la parole dans la soirée de ce 6 août pour faire le point sur la situation.