Selon des informations rapportées par les médias israéliens, le président américain Joe Biden aurait vivement réprimandé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou lors d'un appel téléphonique le 1er août. « Arrête de me raconter des conneries!», aurait proféré Biden à Netanyahou, après que celui-ci aurait assuré qu’Israël poursuivait des négociations sur un accord de cessez-le-feu avec le Hamas et qu’il enverrait bientôt une délégation pour reprendre les pourparlers.
Le président Biden aurait qualifié l’assassinat du leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, en Iran de «mal programmé», estimant qu'il pourrait déclencher une guerre régionale et compromettre les négociations en cours, à en croire la chaîne 24 et The Times of Israël qui citaient ce 4 août un rapport de la chaîne 12.
De son côté, le New York Times estime que cet assassinat exacerbe les tensions entre Biden et Netanyahou, soulignant qu’il survenait «exactement au moment où les Américains espéraient être la fin» des négociations pour un cessez-le-feu et tendre à un accord de libération des captifs.
Cette altercation survient dans un contexte de tensions croissantes au Proche-Orient, notamment après l'élimination le 31 juillet du leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, en Iran. Un assassinat qui complique visiblement les pourparlers pour un cessez-le-feu à Gaza et un échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.
Les négociations renvoyées aux calendes grecques après l'assassinat d'Haniyeh ?
Après l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh, les exigences de Benjamin Netanyahou compliquent davantage les négociations pour obtenir la libération des otages, et ce malgré la reprise des discussions dans la capitale égyptienne, selon un article du site Axios, paru le 3 août, qui cite des responsables israéliens.
Selon les sources du site américain, le directeur du Mossad David Barnea et le directeur du Shin Bet Ronen Bar et d'autres hauts responsables de la sécurité et du renseignement israéliens impliqués dans les négociations sur un accord concernant les otages et le cessez-le-feu sont convaincus que le chef du Likoud a décidé ne pas vouloir poursuivre les démarches pour parvenir à un accord.
Les nouvelles exigences de Netanyahou ont également entraîné des brouilles au sein de l'exécutif israélien. D'ailleurs, une réunion en présence des négociateurs israéliens et du Premier ministre aurait dégénéré en dispute, selon les mêmes sources.
Le responsable du Shin Bet aurait demandé à Benjamin Netanyahou de clarifier sa position et de dire clairement qu'il voulait se retirer des pourparlers. Le Premier ministre aurait répondu en réprimant ses interlocuteurs, les qualifiant de «faibles» et les accusant de travailler pour les intérêts du leader du Hamas Yahya Sinwar.
Les États-Unis envoient du renfort dans la zone
Dans le même contexte, le Qatar, médiateur dans les négociations pour un cessez le feu dans l'enclave gazaoui, a également fait part de ses doutes quant à la continuation des pourparlers. «Les assassinats politiques et le fait que des civils continuent d'être pris pour cible à Gaza, nous amènent à nous demander comment une médiation peut réussir lorsqu'une partie assassine le négociateur de l'autre partie», a regretté sur X le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani. «La paix a besoin de partenaires sérieux», a-t-il souligné.
Malgré la brouille américano-israélienne, les États-Unis continuent de soutenir son allié israélien. Un article du New-York Times (NYT) paru le 2 août, a indiqué que Washington allait envoyer des renforts en méditerranée orientale. Selon cette même source, les États-Unis vont ainsi envoyer «un escadron supplémentaire de chasseurs F-22» ainsi qu’«un nombre non spécifié de croiseurs et de destroyers supplémentaires […] capables d'intercepter des missiles balistiques» et «si nécessaire» davantage de systèmes antiaériens.
L’inquiétude de Washington avait été rapportée dès le 30 juillet par The Telegraph. Le quotidien britannique signalait alors que trois navires américains faisaient route vers les côtes du Proche-Orient : l’USS Wasp, l’USS New York et l’USS Oak Hill. Ces navires auraient à leur bord 2 200 militaires prêts à entreprendre une opération d’évacuation en cas d'escalade.