Les appels des chancelleries occidentales exhortant leurs citoyens à quitter le Liban se multiplient sur fond de tension croissante dans la région après l’assassinat du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans la nuit du 30 au 31 juillet, survenu au lendemain d’une frappe israélienne ayant tué le chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, près de Beyrouth.
En attendant la réponse iranienne et celle du Hezbollah, l'ambassade américaine à Beyrouth a recommandé à ses concitoyens de quitter le territoire libanais : «Nous encourageons ceux qui souhaitent quitter le Liban à réserver n'importe quel billet disponible, même si ce vol ne part pas immédiatement ou ne suit pas l'itinéraire de leur choix ».
Même son de cloche avec Londres. Le gouvernement britannique a appelé ses ressortissants à quitter « maintenant » le Liban « tant que des liaisons commerciales restent disponibles » face aux craintes croissantes d'une nouvelle escalade militaire entre Israël et le Hezbollah.
Le gouvernement français a de surcroît indiqué à ses ressortissants que «des vols commerciaux directs et avec escales vers la France sont encore disponibles», les invitant à «quitter le Liban dès que possible».
La Suède est allée encore plus loin, en annonçant la fermeture de son ambassade le 3 août. «Le ministère des Affaires étrangères a ordonné à son personnel de quitter Beyrouth et de se rendre à Chypre, et le ministère des Affaires étrangères prévoit un déménagement temporaire de son ambassade», a déclaré à la radio suédoise le ministre des Affaires étrangères Tobias Billström.
La décision avait été prise «initialement pour le mois d'août mais pourrait être prolongée en fonction de la situation sécuritaire», a précisé Stockholm.
Les affrontements continuent
Pendant ce temps, les affrontements ne cessent pas entre l'armée israélienne et le Hezbollah. Le 3 août, Tsahal a mené plusieurs opérations sur des localités au Sud-Liban tandis que le mouvement chiite a lancé une salve de plusieurs roquettes dans le nord de l'État hébreu.
En riposte aux attaques israéliennes, le parti pro-iranien a revendiqué une opération sur Beit Hilal dans la nuit du 3 au 4 août dans le nord d'Israël avec «des dizaines de roquettes Katioucha». Selon le média proche du Hezbollah Al-Manar, cette opération est un réponse «aux attaques de l'ennemi israélien contre les villages du sud».
L'armée israélienne a mené plusieurs raids sur le Liban, notamment sur la localité de Deir Sariane, tuant un adolescent et faisant plusieurs blessés civils, rapporte L'Orient Le Jour. Tsahal a également ciblé Aïta el-Chaab et Kfar Kila, deux villages méridionaux.
Rhétorique belliqueuse
Ces tensions ainsi que les appels à quitter le Liban interviennent dans un contexte de tensions régionales. En effet, après les assassinats de Fouad Chokor, haut commandant militaire du Hezbollah, à Beyrouth le 30 juillet et d'Ismaël Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, dans la capitale iranienne dans la nuit du 30 au 31 juillet, le parti chiite et l'Iran ont promis de se venger.
«Avec cet acte, le régime sioniste criminel et terroriste a préparé le terrain à un châtiment sévère pour lui-même, et nous considérons qu'il est de notre devoir de venger le sang qui a été versé sur le territoire de la République islamique d'Iran», a déclaré l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique iranienne, dans un communiqué publié le 31 juillet par l'agence de presse officielle Irna.
De son côté, Hassan Nasrallah, secrétaire général du mouvement chiite libanais, a prévenu lors d'un discours le 1er août que «c’est à l’ennemi et à ceux qui se tiennent derrière lui d’attendre maintenant».
Anticipant une riposte, Benjamin Netanyahou a indiqué qu'Israël était à un «niveau très élevé» de préparations pour n'importe quel scénario, «tant défensif qu’offensif», selon un communiqué de son bureau. «Nous ferons payer un prix très élevé tout acte d'agression contre nous», a également précisé le document.