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Conseil de sécurité: la Russie, la Chine et l'Algérie dénoncent l'assassinat d'Haniyeh, la France et les États-Unis passifs

À la demande de l'Iran, soutenue par la Chine, l'Algérie et la Russie, la présidence russe du Conseil de sécurité de l'ONU a prévu une réunion extraordinaire à la suite de l'assassinat à Téhéran du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh.

De nombreux membres du Conseil de sécurité de l'ONU se sont inquiétés le 31 juillet au soir des risques d'escalade au Proche-Orient, évoquant une situation critique après la mort à Téhéran du chef du Hamas dans une frappe imputée à Israël.

Le Conseil de sécurité «doit prendre des mesures immédiates pour qu'Israël soit tenu responsable de cet acte d'agression», a exhorté l’ambassadeur iranien Amir Saeied Iravani, appelant à des «sanctions» ou «à d’autres mesures nécessaires pour empêcher d’autres violations et montrer que les activités malveillantes d'Israël ne seront pas tolérées par la communauté internationale». Il a de surcroît réaffirmé le droit à l’Iran à l’autodéfense.

«Israël a entrepris une politique d'effusion de sang et de terre brûlée»

Après l’assassinat du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh dans la nuit du 30 au 31 juillet à Téhéran, l'Iran a promis de venger sa mort. La Chine, la Russie et l'Algérie ont condamné cet assassinat.

«Israël a entrepris une politique d'effusion de sang et de terre brûlée, qui laisse la destruction dans son sillage, une vague sans fin de violence qui submerge Gaza, la Cisjordanie, le Yémen, le Liban et maintenant la République islamique d'Iran. Où s'arrêtera cette folie?», a fustigé l'ambassadeur d'Algérie, accusant Israël de saboter les efforts de paix.

La Russie pointe un coup dur porté aux négociations 

«Ceux qui sont à l'origine de cet assassinat politique auraient dû se rendre compte à quel point les conséquences pourraient être dangereuses pour l'ensemble de la région. Un coup dur est porté en premier lieu aux négociations médiatisées entre le Hamas et Israël visant à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, dont Ismail Haniyeh était un acteur direct», a rappelé le représentant de la Russie Dmitri Poliansky.

Les Occidentaux se sont révélés beaucoup plus timorés, n’exprimant qu’une crainte d’escalade. La France a appelé «à la plus grande responsabilité et à la plus grande retenue».

Les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont bloqué le projet de déclaration à la presse du Conseil de sécurité de l'ONU proposé par la Fédération de Russie, a déclaré le représentant permanent de l'Iran auprès de l'ONU, Amir Saïd Iravani.

« Il serait mieux de ne pas spéculer sur l'impact des récents événements sur la paix et la sécurité au Moyen-Orient, une guerre plus large n'est ni imminente ni inévitable », a même assuré l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, avant de promouvoir le droit de l’État hébreu à se défendre.

« Nous continuerons à agir pour défendre tout le peuple israélien », a d'ailleurs déclaré le représentant israélien Jonathan Miller, accusant l’Iran d’être «la tête du serpent » du Hezbollah, du Hamas et des Houthis.

Les funérailles d'Ismaïl Haniyeh se tiennent ce 1er août à Téhéran.