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Traite des êtres humains : quel état des lieux en Afrique ?

Exploitation sexuelle, travail forcé, esclavage... Chaque année, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants tombent entre les mains de trafiquants, dans leur propre pays et à l'étranger. La traite des êtres humains demeure un problème mondial urgent, notamment en Afrique, où plusieurs facteurs contribuent à nourrir ce fléau.

Alors que nous célébrons ce 30 juillet la Journée mondiale de lutte contre la traite des êtres humains, ce fléau demeure un problème mondial urgent, notamment en Afrique, où en raison de facteurs tels que la migration, les guerres, les famines et la situation économique désastreuse, de nombreuses personnes finissent par être victimes de réseaux de trafiquants sans scrupules dans leur propre pays et à l'étranger.

Bien qu'il soit difficile de fournir des chiffres précis sur la traite des êtres humains, selon un rapport de l'Union Africaine (UA) datant de 2021, 40,3 millions de personnes ont été victimes de la traite dans le monde en 2016, dont 23% en Afrique (9,3 millions). Toujours selon le rapport de l'UA, 3,42 millions d'entre elles ont été traitées comme des esclaves soumis au travail forcé ; 54% de ces personnes ont été réduites en esclavage pour dettes.

Selon les estimations de l’ONU en 2023, «49,6 millions de personnes sont contraintes de travailler ou de se marier chaque jour, soit 25% de plus qu’en 2016».

Dans le monde, les femmes et les filles représentent 72% des victimes de la traite et sont principalement contraintes à la prostitution, tandis que les 28% restants sont astreints au travail forcé selon un rapport mondial sur la traite des personnes publié en 2018 par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

Parfois qualifiées d’esclavage moderne, la traite des personnes et les formes d’exploitation qui y sont liées, touchent près de 50 millions de personnes chaque jour dans le monde, selon l’ONU. En ce qui concerne le travail forcé, l’ONU estime que 27,6 millions de personnes y sont soumises à tout moment, dont 3,8 millions en Afrique.

Troisième activité illégale la plus lucrative au monde

La traite des êtres humains est la troisième activité illégale la plus lucrative au monde, avait indiqué en octobre dernier le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Volker Türk, relevant qu’aucune région n’est épargnée par ce fléau.

Selon l’ONUDC, la traite des êtres humains est même l’une des activités illicites les plus lucratives en Europe. Elle rapporterait environ 3 milliards de dollars par an aux groupes criminels.

«Cela en fait un marché considérable pour les criminels qui profitent des personnes les plus marginalisées», a fait valoir l'ONUDC, précisant que les réfugiés et les migrants qui fuient les persécutions ou la violence notamment en Afrique y sont particulièrement exposés, non seulement dans leur pays d’origine, mais aussi le long de leur itinéraire et dans les pays d’accueil.

D’après Volker Türk, les femmes et les jeunes filles sont touchées de «manière disproportionnée» puisqu’elles représentent plus de 70% de toutes les victimes détectées dans le monde.

Célébrée le 30 juillet de chaque année, la Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains a été instituée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 18 décembre 2013. «Ne laissons aucun enfant de côté» est le thème choisi par l’ONU pour cette année.