«Israël menace depuis le premier jour de la crise, il y a 10 mois, de vouloir ramener le Liban à l'âge de pierre. Ils retourneront également à l'âge de pierre», a prévenu le chef de la diplomatie libanaise Abdallah Bou Habib dans un entretien sur la chaîne arabe de CNN le 29 juillet.
Alors que les tensions sont montées d'un cran entre les deux ennemis frontaliers depuis la frappe du 27 juillet sur Majdel Chams dans le Golan occupé qui a coûté la vie à douze enfants de la minorité druze, le ministre intérimaire libanais des Affaires étrangères a tenu à préciser que le Hezbollah ne serait pas seul dans cette confrontation. Si Israël déclenche un conflit contre la milice chiite, ça sera «une guerre régionale», a prévenu le chef de la diplomatie libanaise. «Ce ne sera pas une guerre entre le Hezbollah et Israël. Le Hezbollah n’est pas non plus le Hamas», a-t-il averti.
Il en veut pour preuve que l'organisation d'Hassan Nasrallah sera appuyée par l'Iran, mais également par «les Houthis, les milices irakiennes, les milices syriennes, pakistanaises et afghanes». «Elles seront toutes impliquées», a-t-il résumé.
En cas de guerre, le chef de la diplomatie libanaise souligne que les Libanais soutiendront «certainement le Hezbollah». Néanmoins, Abdallah Bou Habib a réaffirmé que le Liban ne voulait pas la guerre: «Nous sommes de véritables amoureux de la paix et souhaitons qu’il y ait un cessez-le-feu le plus rapidement possible», a-t-il défendu.
Macron appelle le nouveau président iranien
Le chef de la diplomatie libanais a précisé toutefois ne pas pouvoir «parvenir à la paix avec Israël tant qu’ils n’auront pas atteint la paix avec les Palestiniens. Nous avons ici un demi-million de Palestiniens, et ils sont très influents, et nous avons un grand nombre de Libanais qui les soutiennent». Il a conclu ses propos en indiquant: «Nous devons donc attendre la paix palestinienne avec les Israéliens et la solution à deux États, et alors nous parviendrons à la paix».
Les propos du ministre intérimaire libanais des Affaires étrangères interviennent quelques jours après une escalade militaire sur le front nord. En effet, le 27 juillet, suite à une frappe sur Majdel Chams qui a tué 12 enfants jouant au football, Israël a ouvertement menacé le Liban de représailles. Benjamin Netanyahou, qui était à Washington le 27 juillet, a martelé dans un message publié sur la plateforme X que «le Hezbollah paiera un lourd tribut qu’il n’a pas payé jusqu’à présent». Le chef du gouvernement a également réuni son cabinet de guerre pour décider du timing de la réponse.
Plusieurs chancelleries, dont les États-Unis, l'Iran et la France, tentent d'empêcher une régionalisation du conflit. Emmanuel Macron et le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian se sont d'ailleurs entretenus de ce sujet par téléphone le 29 juillet.