International

Obama, Gaza et le trend «brat» : ces trois «soutiens» qui boostent la campagne de Kamala Harris

Le soutien de l’ancien président Barack Obama, ses déclarations après une entrevue avec Benjamin Netayahou et le surprenant trend «brat» qui circule sur les réseaux sociaux semblent donner des ailes à la campagne électorale de Kamala Harris, face à l’ancien président Donald Trump, pourtant fort de sa récente tentative d’assassinat.

L'ancien président des États-Unis Barack Obama (2009-2017) a annoncé ce 26 juillet son soutien à la candidature de la vice-présidente Kamala Harris, grande favorite du camp démocrate mais pas encore officiellement désignée, pour l'élection présidentielle de novembre. «Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour qu'elle gagne en novembre. Nous espérons que vous vous joindrez à nous», a-t-il notamment écrit sur X (ex-Twitter), après plusieurs jours de silence.

L'influent ancien dirigeant américain, l'un des derniers poids lourds du camp démocrate à s'exprimer, a estimé que Kamala Harris, 59 ans, ferait une «fantastique présidente» du pays, amplifiant l'élan pris par la candidate démocrate dans une campagne complètement chamboulée par le retrait du président Joe Biden et la tentative d’assassinat de Donald Trump. Le soutien de Barack Obama vient s’ajouter, en effet, à une vague d’appui de la part de syndicats, de minorités ethniques, de personnalités publiques et de cadres de son parti depuis qu'elle a annoncé sa candidature.

Ce soutien intervient surtout alors que les récentes déclarations de la vice-présidente par rapport à la guerre à Gaza, après une rencontre «franche» le 25 juillet à Washington avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, ont donné le la à une «opération séduction» dans les prochaines semaines qui devrait viser l’électorat pro-palestinien, de plus en plus croissant, notamment dans des États clés où la population musulmane et d'origine moyen-orientale pourrait faire la différence.

«Je ne resterai pas silencieuse»

Loin des postures plutôt discrètes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente américaine Kamala Harris a adopté en effet une position plutôt spectaculaire par rapport à la guerre à Gaza, affirmant qu’elle ne resterait «pas silencieuse» face aux souffrances des Palestiniens.

Lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre Benyamin Netanyahu, Kamala Harris a proclamé «ne pas avoir l'intention de se taire» face à la situation humanitaire «catastrophique» à Gaza, demandant la conclusion d’un cessez-le-feu sans plus attendre. «Ce qui s’est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur», a-t-elle déclaré, évoquant les «enfants morts» et les «personnes désespérées et affamées fuyant pour se mettre à l’abri».

«Nous ne pouvons pas détourner le regard de ces tragédies. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance et je ne resterai pas silencieuse», a-t-elle notamment martelé devant la presse. L’ex-sénatrice engagée dans la course à la Maison Blanche a expliqué avoir insisté auprès de Benjamin Netanyahou sur la situation «désastreuse» lors de cette rencontre «franche». Kamala Harris a également appelé à la création d’un État palestinien, à laquelle s’oppose vigoureusement le Premier ministre israélien.

Ces propos, qui ont été diffusés dans la foulée sur le compte X (ex-Twitter) de la démocrate, laissent entrevoir un possible changement dans la politique américaine vis-à-vis de l’État hébreu, dans le but de convaincre les sceptiques, notamment les plus jeunes et les soutiens de la cause palestinienne. La vice-présidente doit convaincre en particulier ceux qui ont rejeté Joe Biden à cause de sa politique vis-à-vis d’Israël.

Kamala Harris, une «sale gosse» ?

Mais si convaincre une partie de cette base électorale pro-palestinienne sera l’un des principaux défis pour Kamala Harris, si elle souhaite améliorer ses chances face à Donald Trump, la candidate démocrate devra également séduire les électeurs les plus jeunes, autrement appelés les millennials (nés après l’année 2000), de plus en plus critiques envers les «vieux» dirigeants «déconnectés» de leur pays.

C’est d’ailleurs dans cette perspective que la candidate s’est récemment plongée de plain-pied dans la tendance «brat», ce véritable phénomène viral lancé sur les réseaux sociaux par la chanteuse britannique Charli XCX, pop star hyper-populaire chez les millennials, notamment américains.

En français, «brat», qui peut être traduit par «sale gamine» ou «sale gosse», est également le titre de l’album de Charli XCX, machine à hits et à tendances sur la toile. Un terme aux connotations plutôt positives chez les millennials, et qui permet à la nouvelle candidate de «s’infiltrer» dans l’univers de ces jeunes électeurs.

Avec un simple «Kamala is brat» («Kamala est une sale gosse») posté sur X, la chanteuse britannique a donné un élan phénoménal à la popularité de la vice-présidente. Très vite, le compte X « Kamala HQ », qui se décrit comme le compte officiel de campagne de la vice-présidente américaine, a changé sa bannière. Le trend «Kamala is brat» est devenu viral.

De quoi faire trembler Donald Trump ? Pour l’instant, l’ancien président juge «inopportune» l’organisation d’un face-à-face «tant que les démocrates ne se sont pas prononcés» sur la candidature de Kamala Harris, qui s’est dite pourtant «prête» à débattre. Le temps certainement pour lui de réorganiser sa campagne après les récents rebondissements dans le camp adverse.