De nombreuses bombes ont été détectées près du site qui a servi de cimetière à des dizaines de victimes appartenant selon toute vraisemblance à la minorité yézidie, que l’Etat islamique cible depuis des années, a confié à l’AFP un responsable officiel de la région, Mahma Khalil.
Selon les dires du responsable, recoupés par de nombreux témoignages, l’immense tranchée abriterait les corps de 123 victimes. Situé à environ dix kilomètres à l’ouest de Sinjar, le site, témoin de la barbarie de l’Etat islamique, doit encore être excavé. Khalil a indiqué que les victimes n’ont pas été enterrées profondément à cause des pluies fréquentes dans la région. Les charges explosives disséminées aux alentours ont été désamorcées par les brigades de déminage.
C’est la sixième fosse commune découverte près de Sinjar après que les forces irakiennes et kurdes ont repris la ville aux djihadistes plus tôt ce mois-ci. Daesh avait envahi Sinjar en août 2014, forçant des milliers des Yézidis à fuir à dans les montagnes dominant la ville, où ils ont été pourchassés par les djihadistes.
L’Etat islamique a tué et asservi des milliers de Yézidis. Le sauvetage de ce peuple opprimé a servi de prétexte à l’extension de la campagne menée par les Etats-Unis contre Daesh en août 2014.
Plus tôt ce mois-ci, une autre fosse commune contenant les restes de 80 femmes a été trouvée dans les environs.
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En parlant à la BBC, Khalil a révélé que c’était la tombe la plus importante découverte jusqu’à présent. Malheureusement, il s’attend à ce que plus de sites similaires soient découverts dans un avenir proche.
Qualifiant les atrocités commises par Daesh dans la région de «génocide des Yézidis», Khalil appelle à l’aide la Communauté internationale afin de recueillir les preuves qui pourront être déposées devant la Cour pénale internationale pour qualifier de «crimes de guerre» les horreurs commises par Daesh.
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Dans le même temps, Khalil a confié à Kurdish Shafaq News que malgré la libération de Sinjar, tous les résidents ne comptent pas rentrer chez eux, estimant que la sécurité n’est pas garantie. Le manque de structures et de services gouvernementaux participe aussi à leur hésitation.