C'est dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux que les hackers anonymes ont promis une «réaction massive» suite aux attentats commis ce 13 novembre à Paris. Comment un groupe de quelques personnes peuvent s’y prendre pour faire tomber une multinationale du terrorisme ?
Pour répondre à ces questions, le journal brittanique The Independant s’est adressé à Gregg Housh, un des plus éminents – et publiquement identifié – membres d’Anonymous. Même s’il a partiellement mis un terme à ses activités de hacker, il a fondé Rebel News, un site internet qui couvre la croisée des chemins entre hacking et activisme (hacktivisme). Il continue donc de fréquenter les mêmes recoins de l’internet, mais il prétend être dorénavant plus un observateur qu’un acteur.
Il tient tout d’abord à remettre les choses à leur place : hacker est un bien joli mot, mais ce que fait Anonymous avant tout c’est «des tonnes de recherches, pour identifier et surveiller tout ce dont Daesh pourrait se servir pour communiquer ou recruter», c’est-à-dire les comptes Twitter, les pages Facebook, les chaines Telegram. Et c’est après qu’ils font ce qu’il faut pour les mettre hors d’état de nuire.
Ce que Gregg Housh apprécie par-dessus tout chez Anonymous c’est le côté participatif : «tout le monde peut y prendre part». En effet selon lui, il ne suffit pas d’être un génie de l’informatique, mais juste de repérer de l’activité suspecte en ligne et de partager cette information à la bonne personne. «Et la bonne nouvelle, c’est que Daesh tente d’être visible sur les réseaux sociaux et essaient de s’en servir pour recruter, ce n’est pas comme s’ils se cachaient», ajoute le hacktiviste.
Anonymous a cependant rencontré un obstacle récemment, c’est quand un de leurs membres du premier a fait défection et est passé de l’autre côté, en transmettant à Daesh tout ce qu’il savait. Ce qui fait que maintenant, les deux groupes qui se font face disposent des mêmes outils.
A la question de savoir si le procédé de fermer des comptes était efficace, les terroristes pouvant en ouvrir de nouvelles tout aussi vite, la réponse de Gregg Housh a fusé : «savez-vous comme il est difficile d’attirer des followers ?». Pour étayer sa réponse l’ex-cyber pirate estime que cette démarche sape les efforts de de l’Etat islamique, les obligeant a régulièrement repartir à zéro, à reconstruire une communauté. Cela leur cause plus de travail, «et si cela peut empêcher quelques jeunes de pas se faire entrainer, j’en suis satisfait», a conclu l’observateur aguerri d’Anonymous.