«Certains pays ont refusé de nous vendre des équipements militaires et empêchent également l'arrivée d'équipements militaires que nous avons déjà achetés à des pays amis parce qu'ils détiennent la licence de certains composants importants de ces équipements», a lancé Ibrahim Traoré lors d'une réunion avec les organisations civiles burkinabaises le 14 juillet.
En conséquence, le président de la transition au Burkina-Faso a fait savoir que son gouvernement retirerait aux sociétés occidentales les licences d'exploitation des gisements dans le pays.
Ouagadougou dispose d'un sol riche en minerais. C'est d'ailleurs le quatrième producteur d'or du continent. Le pays a un potentiel gisement de manganèse et également des ressources en nickel phosphate, fer, graphite, plomb, pyrite et antimoine.
«Attendez un peu et nous prendrons toutes nos ressources en main»
Ibrahim Traoré pointe également du doigt le fait que les pays qui ne veulent pas collaborer sur le domaine militaire exploitent les ressources du pays. «Je le dis haut et fort, cette exploitation va cesser», a-t-il martelé. «Nous allons retirer les licences d'exploitation de ces sociétés dans notre pays», a-t-il ajouté.
Ibrahim Traoré a insisté sur le fait que ces pays ne pourront pas exploiter le sol burkinabais «tout en nous refusant l'achat d'équipements militaires nécessaires à la lutte contre le terrorisme et en mettant des obstacles à la réception des équipements que nous avons déjà achetés». «Attendez un peu et nous prendrons toutes nos ressources en main», a-t-il conclu.
Le 7 juillet dernier, le Burkina-Faso a créé avec le Mali et le Niger la Confédération des États du Sahel, revendiquant refuser «la mainmise des puissances étrangères». Les trois pays ont rompu leurs liens avec la France, ancienne puissance coloniale, dénonçant l'échec de sa lutte contre les mouvement djihadistes.
Les trois pays ont aussi annoncé, le 28 janvier dernier, leur retrait de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), accusée de faire le jeu des puissances occidentales. La Cédéao, à l'été 2023, avait imposé des sanctions au Niger, tout en menaçant d'y intervenir militairement à la suite du renversement du président Mohammed Bazoum par les militaires.