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Algérie : le président Abdelmadjid Tebboune officialise sa candidature à sa réélection

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a officiellement annoncé le 11 juillet sa candidature pour un deuxième mandat de cinq ans. Son premier mandat s’achevant en décembre, le président sortant avait annoncé en mars la tenue d’une élection présidentielle anticipée le 7 septembre. Il est déjà présenté comme le grand favori du scrutin.

«En réponse aux souhaits de nombreux partis politiques, d’organisations politiques et non politiques et de notre jeunesse, j’annonce mon intention de me présenter pour un second mandat, comme le permet la Constitution, et le peuple algérien aura le dernier mot à ce sujet», a déclaré le 11 juillet le président Abdelmadjid Tebboune dans un entretien avec la presse locale, dont un extrait a été diffusé sur la page Facebook de la présidence algérienne.

De nombreux partis politiques dont le Rassemblement national démocratique (RND), El Bina, El Karama ou encore le front El Moustakbel ont appelé à maintes reprises Abdelmadjid Tebboune à briguer un second mandat. Le Front de libération nationale (FLN), parti historique au pouvoir de 1962 à 1992 et depuis 1999, l’a exhorté le 13 juin dernier, à se présenter à la prochaine élection et s’est dit prêt à «unir ses forces» pour faire campagne derrière lui.

En officialisant cette candidature à moins de deux mois du scrutin, le président algérien a ainsi mis fin à un faux suspense qui durait depuis que le corps électoral avait été officiellement convoqué le 8 juin dernier. Alors que son mandat devait s’achever en décembre, il avait annoncé le 21 mars la tenue d’une élection présidentielle anticipée le 7 septembre.

«Toutes les victoires obtenues sont les victoires du peuple algérien, et non les miennes», a martelé le président Tebboune, dont la candidature ne faisait aucun doute dans le pays.

Recueil des signatures : une simple formalité ?

Né le 17 novembre 1945, Abdelmadjid Tebboune avait remporté au premier tour l'élection présidentielle de 2019, marquée par les manifestations du Hirak. Haut fonctionnaire de carrière et membre du FLN, il avait été ministre dans plusieurs gouvernements, notamment de 2001 à 2002 et de 2012 à 2017, puis Premier ministre du 25 mai au 15 août 2017.

À la tête du pays depuis le 19 décembre 2019, le chef de l’État algérien avait surpris en annonçant en mars dernier que l’élection qui devait normalement se dérouler en décembre 2024, date à laquelle se termine son mandat, se tiendrait de façon anticipée en septembre.

Les Algériens n’ont pas l’habitude de voter en décembre, avait-il plaidé, avant d’ajouter : «En septembre, les citoyens seront mieux préparés à voter après les vacances d’été, et tout le monde sera rentré chez soi».

La prochaine étape pour le candidat Abdelmadjid Tebboune consistera à recueillir les parrainages des citoyens ou des élus, conformément à la loi, avant de déposer son dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel. Cette opération est considérée toutefois comme une simple formalité pour le président sortant, tant la présidence est en mesure de mobiliser un maximum de signatures.

Présidentielles : 34 autres postulants

Un exercice beaucoup moins facile, en revanche, pour les quelque 34 autres postulants qui ont déjà retiré les formulaires de candidature auprès de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Chacun de ces prétendants doit en effet fournir soit une liste de 600 signatures d’élus locaux ou nationaux répartis dans au moins 29 wilayas, soit 50 000 signatures d’électeurs inscrits, également réparties sur 29 wilayas avec un minimum de 1 200 signatures par wilaya.

Parmi ces 34 postulants à la magistrature suprême figurent notamment le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), le plus vieux parti d’opposition, Youcef Aouchiche, et le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), principal parti islamiste, Abdelaali Hassani.

Plusieurs autres personnalités politiques ont annoncé leur candidature. Parmi les plus connues du grand public : Zoubida Assoul de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), Belkacem Sahli de l’Alliance nationale républicaine (ANR), Louisa Hanoune du Parti des travailleurs (PT), mais aussi la femme d’affaires Saïda Neghza, à la tête d’une des plus importantes organisations patronales du pays.

La liste des candidats retenus sera annoncée le 27 juillet et le Conseil constitutionnel tranchera pour les recours le 3 août.

La campagne électorale doit officiellement commencer le 14 août, soit 23 jours avant le scrutin. D’ici là, le président Tebboune est déjà désigné comme le grand favori à sa réélection d’après les médias et les analystes du pays.