«Les intentions du gouvernement géorgien actuel ne sont pas claires pour les dirigeants de l'Union européenne», a déclaré ce 9 juillet l'ambassadeur de l'UE à Tbilissi Pavel Gerchinsky, annonçant que le processus d’intégration de la Géorgie à l'Union européenne était «suspendu».
«La loi sur la transparence de l'influence étrangère constitue clairement un pas en arrière», a-t-il ajouté. «En outre, la rhétorique anti-occidentale et anti-européenne est totalement incompatible avec l’objectif déclaré d’adhésion à l’Union européenne», a-t-il encore déclaré, selon des propos rapportés par l’agence de presse RIA Novosti.
Selon cette même source, l’ambassadeur a ajouté qu’il espérait que le gouvernement géorgien qui sortira des urnes à l’issue des prochaines législatives, «quel qu'il soit», entamerait «un travail sérieux» en faveur de l'intégration dans l'Union européenne. Les prochaines élections législatives en Géorgie sont prévues les 26 octobre.
Pavel Gerchinsky a également annoncé le gel d’une aide de 30 millions d’euros destinée au ministère de la Défense, a rapporté l’agence TASS. Une somme qui devait être allouée à la Géorgie dans le cadre de la Facilité européenne pour la paix.
Washington suspend un exercice conjoint
Du côté américain, le 5 juillet, le Pentagone avait annoncé la suspension des exercices militaires conjoints américano-géorgiens qui devaient débuter à la fin du mois.
Une décision «due aux fausses accusations du gouvernement géorgien contre les États-Unis et d’autres entités occidentales, visant à faire pression sur la Géorgie pour qu’elle ouvre un deuxième front contre la Russie afin d’alléger la pression sur l’Ukraine, et à sa participation à deux tentatives de coup d’État contre le parti au pouvoir», avait précisé le communiqué de la Défense américaine.
Côté russe, le Service de renseignement étranger (SVR) a déclaré ce 9 juillet dans un communiqué que Washington était «déterminé à parvenir à un changement de pouvoir» en Géorgie à l'occasion des législatives à venir.
Des tensions ont éclaté entre Bruxelles et Tbilissi depuis la présentation au Parlement géorgien d’un projet de loi sur les agents de l’étranger visant à obliger les médias et les ONG recevant plus de 20% de leur financement de l’étranger à s’enregistrer comme étant sous influence étrangère. Un texte jugé contraire aux aspirations d’adhésion de Tbilissi au bloc européen. Au cours du processus parlementaire, le Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidzé avait même dénoncé le «chantage» d’un commissaire européen qui aurait fait allusion à la tentative d’assassinat du Premier ministre slovaque Robert Fico.
Après l’adoption définitive du texte fin mai, surmontant même le veto de la présidente pro-occidentale Salomé Zourabichvili, la Commission européenne avait déclaré que l’UE regrettait «profondément» cette décision du Parlement géorgien. La Commission avait alors indiqué, dans la foulée du vote, étudier «toutes les options possibles» pour y répondre.