Clap de fin sur 14 années de suprématie du Parti conservateur au Parlement britannique. Lors des élections générales du 4 juillet, le raz-de-marée travailliste annoncé dans les sondages a bien eu lieu.
Ce 5 juillet au matin, selon les résultats de la quasi-totalité des circonscriptions, le Labour avait sécurisé au moins 410 sièges à la Chambre des communes, soit nettement plus que les 326 sièges nécessaires afin d’obtenir la majorité absolue et pouvoir ainsi former seul le futur gouvernement. Face à cette victoire sans appel des travaillistes, le Parti conservateur essuie sa pire défaite depuis le début du XXe siècle, avec un nombre de députés passant de 365, élus fin 2019 sous Boris Johnson, à 119.
«Nous l'avons fait !», a lancé au petit matin Keir Starmer, futur Premier ministre britannique. «Notre tâche n'est rien de moins que de renouveler les idées qui maintiennent l'unité de notre pays», a déclaré cet ancien avocat de 61 ans, qui sera chargé en fin de matinée par le roi Charles III de former un gouvernement, promettant «un renouveau national».
Plusieurs ténors du Parti conservateurs défaits
«Le Parti travailliste a gagné ces élections législatives», a pour sa part concédé Rishi Sunak. «Les Britanniques ont rendu un verdict clair ce soir [...] et j'assume la responsabilité» de cette défaite, a-t-il ajouté.
Si Rishi Sunak a été réélu dans sa circonscription de Richmond, dans le nord de l'Angleterre, ce n’est pas le cas de tous les poids lourds du parti, à l’instar des ministres de la Défense Grant Shapps, de la Culture Lucy Frazer ou des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt. Deux fois ministre de la Défense, actuelle leader de la Chambre des communes et lord président du Conseil, cette dernière était considérée comme une potentielle future cheffe du parti.
Autre fait notable dans cette débâcle des conservateurs : l'ex-Première ministre Liz Truss, qui avait passé 49 jours à Downing Street en 2022, a perdu son siège de députée dans le Berkshire. Un poste qu’elle occupait depuis plus de 27 ans.
Nigel Farage et Reform UK entrent au Parlement
Parmi les autres forces politiques en présence, les libéraux-démocrates vont redevenir la troisième force au Parlement britannique, avec 71 députés. Les indépendantistes du Scottish National Party, en Écosse, ont quant à eux remporté huit circonscriptions (sur 57).
Le parti antisystème Reform UK, emmené par Nigel Farage, fait son entrée à la Chambre des communes avec quatre sièges, se plaçant au niveau des Verts. L'ancien héraut du Brexit a enfin été élu député, après sept tentatives infructueuses, à Clacton-on-Sea. Celui-ci a salué le début d'une «révolte contre l'establishment».