Les tensions ne retombent pas entre les deux ennemis frontaliers. Les affrontements ont été intenses entre le Hezbollah et l'armée israélienne le 30 juin. Le parti chiite a perdu trois nouveaux combattants tandis que 18 soldats israéliens ont été blessés dans le Golan.
L'armée israélienne a annoncé dans la soirée du 30 juin, selon le journal Haaretz, qu'une «explosion de drone» dans le nord du plateau du Golan occupé avait blessé 18 soldats, parmi lesquels un se trouve dans un état critique.
Le Hezbollah a également annoncé avoir lancé une attaque aérienne de drones suicides sur le quartier général des «bataillons blindés de la 188e brigade dans la caserne de Rawiya», visant son «bâtiment de commandement et les positions de ses officiers et soldats» et provoquant son «embrasement». Le parti a ajouté que l'attaque avait fait «des blessés confirmés». C'est la première fois que le Hezbollah vise cette caserne, située à 15 km de la frontière.
De surcroît, le Hezbollah a déclaré avoir tiré un «missile Falaq» sur la caserne israélienne de Beit Hillel.
Ces opérations du parti chiite interviennent quelques heures après la mort de trois de ses combattants lors d'une frappe israélienne sur la localité de Houla, dans le sud du pays. Un communiqué du Hezbollah a en effet annoncé la mort de Nasrat Chkeir, Jalal Daher et Hussein Soueidane.
La menace d'une intervention israélienne plane toujours
Selon un décompte de L'Orient-Le Jour, 361 membres du parti chiite ont été tués au Liban ou en Syrie depuis le 7 octobre dernier.
«Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger d'énormes dégâts au Liban si une guerre est lancée», avait prévenu le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant lors de son dernier jour aux États-Unis le 27 juin dernier. «Nous avons la capacité de ramener le Liban à l'âge de pierre, mais nous ne voulons pas le faire [...] Nous ne voulons pas d'une guerre», a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement israélien «se préparait à tout scénario».
Le numéro deux du parti chiite Naïm Qassem avait répondu en déclarant que «si Israël étend la guerre, nous l’étendrons, et s’il mène une guerre globale, nous mènerons une guerre globale sans reculer.» Le dirigeant de l'organisation pro-iranienne a ajouté que les objectifs du parti chiite étaient de «renverser les objectifs agressifs d’Israël et d’assurer la victoire et la protection de Gaza, de la Palestine et de la résistance là-bas». Il a également rappelé que les affrontements à la frontière libano-israélienne cesseraient uniquement si le conflit à Gaza prenait fin.
Face à cette situation, l’Iran «serait plus enclin à soutenir le Hezbollah», a déclaré le général de l’US Air Force Charles Q. Brown, président du Comité des chefs d'état-major interarmées américain, selon des propos rapportés le 24 juin par AP. En effet, compte tenu des tensions grandissantes entre la milice chiite et l'armée israélienne depuis plusieurs semaines, ainsi que des menaces de guerre ouverte, le militaire américain a averti qu'en cas de conflit, les Iraniens accorderaient un soutien plus important au Hezbollah, «en particulier s’ils estimaient que le Hezbollah était sérieusement menacé». Le général Brown a par ailleurs souligné la difficulté à repousser les roquettes tirées par le Hezbollah, malgré l'aide américaine. Le militaire a également évoqué les discussions continues avec les responsables israéliens sur l'impact d'opérations «sur nos forces dans les régions».
Toujours en cas de conflit ouvert, les autres groupes de «l'axe de la résistance», piloté par Téhéran, se disent prêts à rejoindre le Liban pour combattre les forces israéliennes, rapporte un autre article de l'agence Associated Press le 23 juin.