International

Présidentielle américaine : après sa contre-performance face à Trump, Biden refuse de se retirer de la course

Plusieurs figures journalistiques américaines ont appelé le Parti démocrate à écarter Biden de la course à la Maison Blanche après son désastreux débat contre Trump. Mais pour l'heure, le président américain refuse de se retirer. Tucker Carlson a dénoncé la mauvaise foi de la presse mainstream, qui aurait caché durant des années la vérité.

En dépit des critiques, Joe Biden n'envisage pas de se retirer : «je ne parle pas aussi facilement qu'autrefois, je ne parle pas aussi aisément qu'autrefois, je ne débats pas aussi bien qu'autrefois», a admis le 29 juin Joe Biden devant des militants en Caroline du Nord. Avant néanmoins d'ajouter : «je vous donne ma parole de Biden. Je ne me représenterais pas si je ne croyais pas, de tout mon cœur et de toute mon âme, que je peux faire ce boulot».

Depuis le duel télévisé entre les deux prétendants à la Maison-Blanche et la prestation désastreuse du président sortant, les appels se multiplient pour le voir se retirer. Durant son face-à-face avec son prédécesseur Donald Trump, diffusé le 27 juin sur le plateau de CNN, le président américain Joe Biden est apparu déphasé, confus, perdant ses mots, le regard dans le vide.

«Pour servir le pays, le président Biden doit se retirer de la course à la Maison Blanche», a estimé le 28 juin dans un éditorial le New York Times, voyant dans Joe Biden «l’ombre d’un dirigeant.»

«Les médias appellent Biden à se retirer de la course de 2024 après un débat désastreux sur CNN.  C'est fini», a relevé Fox News dans un article recensant les appels au Parti démocrate à intervenir et écarter Biden de la course.

Van Jones, la figure médiatique qui avait pleuré de joie à l’antenne lorsque Joe Biden avait été présumé vainqueur des élections en 2020, a aussi appelé le président américain à céder sa place tant qu'il était encore temps. 

«Ce n’était pas ce que nous attendions de Joe Biden»

«J'aime cet homme, c’est quelqu’un de bien. Il aime son pays. Il a fait de son mieux. Mais il avait un test à réussir ce soir pour restaurer la confiance du pays, et il n’y est pas parvenu,» a affirmé Jones. Et de poursuivre: «nous sommes encore loin des élections. Il est temps pour que le Parti trouve une voie différente, s’il nous le permet. Mais ce n’était pas ce que nous attendions de Joe Biden,» a-t-il encore soutenu.

Van Jones a également exprimé sa peine après la diffusion en intégralité du débat: «ça doit être personnellement douloureux pour beaucoup des gens. Ce n'est pas seulement de la panique, ce que nous avons vu ce soir nous a fait de la peine », a-t-il  ajouté.

Autre journaliste proche du Parti démocrate, de CNN cette fois, Alyssa Farah Griffin a souligné sur son compte X: «si Biden croit vraiment que la démocratie est en jeu, il devrait se retirer et laisser un autre démocrate intervenir pour affronter Trump. Mettez le pays en premier».

«C'est une catastrophe. Les démocrates doivent s'auto-censurer et s'imposer à Biden pour remédier à ce problème. Il reste deux mois avant la convention. D’autres pays organisent des élections générales en moins de temps,» a noté le 28 juin sur X le chroniqueur américain au Financial Times, Edward Luce. Et d’ajouter dans une deuxième publication : «il semble que les gens préfèrent une perte probable au risque de gagner».

Le commentateur politique, animateur et producteur d’une émission d’actualité, Cenk Uygur, a également appelé via son compte X les partisans de Biden à le démettre. «C'est fini. Biden à l’air vieux et on le sent. Perdre le fil de ses pensées, à peine audible, il parle en murmurant. Il faut le retirer !!!», a-t-il martelé.

Carlson tacle la mauvaise foi des médias dominants

Devant un groupe d'une soixantaine de donateurs à New York, la Première dame Jill Biden a confié: «comme Joe l'a expliqué aujourd'hui, il n'est plus un jeune homme. Après le débat, il m'a dit: “tu sais, Jill, je ne sais pas ce qui s'est passé. Je ne me sentais pas très bien”». L'épouse du dirigeant américain a néanmoins tenté de fait valoir que 90 minutes de débat ne pouvaient pas définir quatre années de présidence, et que son mari se relèverait. 

Le chroniqueur conservateur Tucker Carlson a quant à lui ironisé le 29 juin, dans un discours à Canberra en Australie, dénonçant le fait que les médias mainstream découvraient soudainement que Joe Biden était atteint de démence, alors que celle-ci était une évidence depuis près de cinq ans: «soit ils sont vraiment stupides, soit ils sont vraiment malhonnêtes et vous cachent la vérité.»