Les tensions ne retombent pas entre le Hezbollah et l'armée israélienne. Le 27 juin, sur son site Al-Manar, la milice chiite a annoncé avoir perdu quatre nouveaux combattants dans «des attaques israéliennes» sur la localité de Sohmor, dans la Békaa-Ouest.
D'après le décompte du site francophone L'Orient-Le Jour, le mouvement pro-iranien a perdu 356 hommes au Liban et en Syrie depuis le début des hostilités à Gaza le 7 octobre dernier. L'armée israélienne a également mené des opérations sur les villages de Haddatha, Yaroun et Ramiyé (caza de Bint Jbeil), ainsi que Taybé.
De son côté, le Hezbollah a revendiqué une attaque menée sur «la base de défense aérienne» israélienne de Birya, dans le nord d'Israël, à l'aide «de dizaines de missiles Katioucha». Cette localité est située en face du village libanais de Aïtaroun. Le parti chiite indique avoir mené cette attaque «en représailles aux agressions ennemies à Nabatiyé et Sohmor».
«Environ 35 lancements ont été détectés en provenance du Liban», a déclaré le 27 juin sur X (ex-Twitter) l'armée israélienne. «Le système de défense aérienne de Tsahal a réussi à intercepter la majorité de ces lancements», a-t-elle ajouté, tout en assurant qu'«aucun blessé» n'avait été signalé suite à cette attaque.
Le Hezbollah et Tsahal se disent «prêts» à la guerre
De surcroît, Tsahal a affirmé un peu plus tôt dans la journée qu'un tir du Hezbollah sur six touchait les zones civiles libanaises. «Le Hezbollah met donc en danger les civils libanais en essayant d'attaquer la population israélienne. Le monde doit ouvrir les yeux et reconnaître le Hezbollah pour ce qu'il est : un danger pour tous», a conclu l'armée israélienne.
«Nous sommes au cœur de la plus longue guerre de notre histoire depuis la guerre d'Indépendance», a déclaré le commandant de l'armée de l'air israélienne, le général Tomer Bar, cité par le média i24. «Nous combattons depuis près de neuf mois sans interruption, sans relâche. C'est une guerre des plus justes. Nous y sommes entrés contre notre gré, mais nous sommes pleins de détermination et de motivation», a poursuivi le haut gradé, selon la même source. «Le Hamas à Gaza sera bientôt vaincu. Face au Hezbollah au nord, nous sommes prêts», a insisté Tomer Bar.
Le cheikh Nabil Kaouk, membre du conseil central du Hezbollah, a confirmé que le parti chiite ne céderait rien. «La résistance n'a pas peur des menaces israéliennes et est prête à faire face à toutes les éventualités», a-t-il affirmé, selon le site El Nashra. «Ces menaces ne sont pas nouvelles et elles sont l'expression de la colère et du ressentiment israéliens face aux exploits de la résistance», a-t-il ajouté. «L'escalade des attaques israéliennes et l'augmentation de la fréquence des menaces ne changeront pas notre position», a-t-il également précisé. De son côté, le site Al-Manar a annoncé ce 28 juin qu'Hassan Nasrallah avait reçu le dirigeant de la Jamaa islamyia, mouvement sunnite d'obédience des Frères musulmans au Liban, qui mène également des opérations contre Israël.
«Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger d'énormes dégâts au Liban si une guerre est lancée», a déclaré le 26 juin à la presse le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, depuis Washington. «Nous avons la capacité de ramener le Liban à l'âge de pierre, mais nous ne voulons pas le faire [...] Nous ne voulons pas d'une guerre», a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement israélien «se préparait à tout scénario».
Depuis le 8 octobre, l'armée israélienne et le Hezbollah s'affrontent par le biais d'escarmouches et d'attaques ciblées sur des postes d'observation, Tsahal visant les cadres du parti chiite. Alors que les deux ennemis se sont d'abord cantonnés à des attaques ne dépassant pas un rayon de cinq kilomètres autour de la zone limitrophe, les opérations ont depuis évolué tant en intensité qu'en profondeur.