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Soutien à Moscou : Pékin dénonce la tentative de Washington de «répandre de fausses informations»

Pékin a fustigé ce 19 juin les «fausses informations» de Washington. La veille, le secrétaire d'État américain Antony Blinken avait exhorté Pékin à «cesser» de soutenir l'effort de guerre russe en Ukraine.

«Nous nous opposons résolument à ce que les États-Unis diffusent de fausses informations sans aucune preuve et rejettent la responsabilité sur la Chine», a déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'un point de presse régulier.

Cette mise au point intervient dans la foulée d'une conférence de presse conjointe du secrétaire d'État Antony Blinken avec le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg. Le chef de la diplomatie américaine avait soutenu que la Chine apportait «un soutien essentiel au complexe militaro-industriel de la Russie »: «70% des machines-outils importées par la Russie» et «90% de la microélectronique» proviendraient selon lui de l'Empire du Milieu, permettant à Moscou «de maintenir cette base militaro-industrielle, de maintenir la machine de guerre, de maintenir la guerre».

Jens Stoltenberg s’était lui aussi attaqué à la Chine. Selon lui, celle-ci ne devrait «pas continuer à avoir des relations commerciales normales avec les pays européens et en même temps alimenter la plus grande guerre que nous ayons connue en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale». Il avait ensuite appelé à «imposer un coût» à Pékin.

«La Chine s'est toujours consacrée aux pourparlers de paix»

Il s'agissait d'une deuxième déclaration hostile à la Chine en 48 heures. Dans une interview accordée au Daily Telegraph le 16 juin, Jens Stoltenberg avait en effet indiqué que l'OTAN étudiait la possibilité d'un déploiement d'armes nucléaires pour faire face à la dissuasion chinoise et russe.

«Je tiens à réaffirmer que sur la question de la crise ukrainienne, la Chine n'a jamais mis de l'huile sur le feu ni cherché à tirer profit de la situation, et elle s'est toujours consacrée aux pourparlers de paix», a fait valoir Lin Jian. Son pays «ne fournit d'armes à aucune des parties au conflit, contrôle strictement les exportations d'articles civils et militaires et a reçu les éloges de la communauté internationale», a-t-il assuré.

La Chine, puissance d'équilibre ?

L'OTAN devrait repenser ses actions face à la crise ukrainienne», avait aussi réagi hier la diplomatie chinoise, toujours par l'intermédiaire de son porte-parole Lin Jian. «Nous exhortons [le patron de l'OTAN] à cesser de rejeter la faute sur autrui et de semer la discorde, et à ne pas jeter de l'huile sur le feu», a-t-il ajouté, suggérant à Jens Stoltenberg de «faire quelque chose de concret pour le règlement politique de la crise».

Revendiquant la neutralité face au conflit ukrainien, la Chine a resserré ses liens avec Moscou depuis 2022. En février 2023, Pékin a publié une proposition de règlement du conflit en 12 points, impliquant le respect de la souveraineté, l'ouverture de négociations de paix et la levée des sanctions unilatérales.

Pékin appelle à prendre en compte les préoccupations de sécurité de Moscou, ayant refusé de surcroît de participer au sommet dit «pour la paix» organisé les 15 et 16 juin en Suisse, en raison de l’exclusion de la Russie.