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Sommet du G7 : le chef du gouvernement tunisien dénonce le «mutisme» face au «génocide» à Gaza

Invité à participer au sommet du G7 en Italie, Ahmed Hachani, chef du gouvernement tunisien, a dénoncé le «silence» face au «génocide» en cours à Gaza. Selon le responsable politique tunisien, ce mutisme est assimilable à un «crime pur et dur».

Cité dans un communiqué de la présidence du gouvernement, le Premier ministre tunisien Ahmed Hachani a souligné le 14 juin que le sommet du Groupe des sept (G7) se tient à l'heure où la région méditerranéenne est en proie à une «escalade tragique» dans les territoires palestiniens occupés.

Invité à ce sommet du G7 qui se tient du 13 au 15 juin dans les Pouilles, en Italie, le dirigeant tunisien a fustigé le «mutisme» des pays face au déchaînement de la violence en Palestine occupée. Leur «silence», a-t-il estimé, face au «génocide» perpétré dans la bande de Gaza peut être assimilé à un «crime».

Le chef du gouvernement tunisien a rappelé, par la même occasion, le soutien «inconditionnel» de son pays à la cause palestinienne et au «droit du peuple palestinien de fonder son État souverain et indépendant, avec Al-Qods (Jérusalem, ndlr) pour capitale».

«Position de principe»

Les déclarations du Premier ministre tunisien interviennent alors que le président du pays, Kaïs Saïed, a exprimé à plusieurs reprises la «position de principe» de Tunis qui défend la création d’un État palestinien «sur tout le territoire palestinien» avec Jérusalem pour capitale. Une position qui contraste avec celle de la majorité des pays arabes, favorables à une «solution à deux États» avec seulement la partie Est de Jérusalem pour capitale de l'État palestinien.

Depuis la Chine, où il a effectué récemment une visite d’État de cinq jours (du 28 mai au 1er juin), le président tunisien a réitéré sa vive condamnation du «génocide» perpétré par «l’entité sioniste» (Israël, ndlr) à Gaza, réaffirmant le soutien «inconditionnel» de son pays à l’aspiration du peuple palestinien à «recouvrer ses droits».

Poursuivi par l'Afrique du Sud pour «génocide» devant la Cour internationale de justice, Israël rejette cette accusation.

« Nouveau cadre financier mondial »

Outre la question palestinienne, le chef du gouvernement tunisien s’est penché sur les défis «importants et complexes» auxquels font face les peuples de la Méditerranée et de l’Afrique. «La Tunisie croit fermement que le destin commun de la région méditerranéenne et africaine nous pousse à intensifier la coopération et la solidarité pour trouver des solutions efficaces aux défis énergétiques, climatiques et sécuritaires», a notamment déclaré Ahmed Hachani, cité par l’agence de presse tunisienne TAP.

Pour faire face à ces défis, Ahmed Hachani a appelé à «dépasser les approches traditionnelles de partenariat économique entre le Nord et le Sud», qui se limitent, selon lui, à des profits unilatéraux, appelant à établir un «nouveau cadre financier mondial» fondé sur la «générosité, le bénéfice mutuel, l'égalité et la responsabilité partagée».

En marge de sa participation au sommet du G7, le chef du gouvernement a eu des entretiens avec plusieurs dirigeants, rapporte encore l’agence TAP. Parmi eux, le président algérien Abdelmadjid Tebboune, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres et le roi de Jordanie Abdallah II.