«Nous avons devant nous une tâche gigantesque, que nous n'avons jamais eue auparavant. Nous devons empêcher l'Europe d'entrer dans une guerre qui mènerait à sa propre destruction» a déclaré ce 1er juin Viktor Orban, lors d’un discours sur l’île Marguerite, à l’occasion d’une marche pour la paix qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes.
«Lors des élections au Parlement européen, nous essaierons d'arrêter ce train. Nous devons appuyer sur le frein d'urgence pour qu'au moins ceux qui le souhaitent puissent descendre et rester à l'écart de la guerre», a ajouté le Premier ministre hongrois. Sur les rives du Danube, une immense banderole portant l’inscription «Non à la guerre» était déployée.
«Au lieu de nous protéger, l’OTAN nous entraîne dans un incendie mondial», estime Orban
«Le sort du monde est en jeu. L’idée d’étendre la guerre gagne en force, et elle a ses avant-gardes : la France, par exemple, mais Londres et Berlin oublient aussi ce qui s’est passé à Hiroshima et Nagasaki lorsqu’ils parlent de la bombe atomique», déclarait le 28 mai Laszlo Csizmadia, fondateur et porte-parole du Forum de solidarité civile (COF) - qui organise les marches pour la paix - dans une interview au site d’informations hongrois Origo.
Depuis plusieurs semaines, alors que les déclarations de responsables occidentaux se multiplient en faveur d’un élargissement des frappes de Kiev sur le sol russe, le chef du gouvernement hongrois a multiplié les déclarations visant à alerter l’opinion sur ce qu’il considère comme une marche vers la guerre des Européens.
«Chaque semaine, nous nous rapprochons de la guerre», déclarait-il le 31 mai, lors d’une interview, accordée à la radio Kossuth. «C’est absurde, mais au lieu de nous protéger, l’OTAN nous entraîne dans un incendie mondial. C’est comme si un pompier éteignait un incendie avec un lance-flammes», avait-il ajouté.
«Il y a une escalade absolue», convient Peskov
Rappelant les déclarations de la Russie selon lesquelles l’armée russe avancerait jusqu'à ce qu'une zone «sûre» puisse être créée contre les frappes sur son territoire, Orban a ainsi mis en garde sur le fait que plus l'Occident fournirait à Kiev des armes à longue portée, plus l'armée russe avancerait en territoire ukrainien.
«Nous sommes d’accord, il y a une escalade absolue, une intensification de ces sentiments guerriers, ils incitent délibérément à une telle hystérie d'avant-guerre» avait déclaré le même jour le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’une conférence de presse, répondant à une question sur les propos d’Orban.
Une semaine plus tôt, le 24 mai, également sur les ondes de Kossuth Radio, le dirigeant hongrois avait dénoncé les déclarations chargées d’émotion des hommes politiques et des journalistes occidentaux sur la situation en Ukraine et la «menace russe», estimant que l’on assistait à «une sorte de préparation de l'opinion à une guerre».