«Il a été demandé au président déçu de ne pas faire appel aux États membres, après que les divisions ont dominé la réunion de l'Alliance l'année dernière». Dès la présentation de son article, The Telegraph annonce la couleur : Volodymyr Zelensky ne devra pas s’attendre à des progrès significatifs quant à l’intégration de son pays à l’OTAN lors du sommet de l’Alliance qui doit se tenir mi-juillet à Washington.
Lors des préparatifs de ce rendez-vous de deux jours, qui doit marquer les 75 ans de l’Alliance, «l'Allemagne et les États-Unis ont mis en garde contre toute offre à Kiev d’un calendrier ferme», a rapporté ce 29 mai le quotidien britannique.
«Ils sont très sceptiques quant à la possibilité d’amener l’Ukraine plus loin sur la voie d’une adhésion à part entière à l’OTAN cette année», ajoute le média, citant une source connaissant la position de l’administration Biden. «Les États-Unis ne sont peut-être pas aussi préoccupés que l’Allemagne, mais ils s’inquiètent de la menace que représente la Russie pour le reste de l’alliance», a-t-elle ajouté.
Un précédent lithuanien qui fait tache
«Cette décision devrait frustrer Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, qui a été averti par ses homologues de ne pas exiger "l'impossible" de l'Alliance», ont pour leur part estimé les auteurs de l’article.
Le précédent sommet de l’Alliance, qui s’était tenu en juillet 2023 à Vilnius, avait été ponctué par les critiques du président ukrainien à l’égard de ses soutiens occidentaux qui l’avaient convié. Selon l’agence américaine Bloomberg, plusieurs dirigeants de l’Alliance avaient fait part de leur agacement à Zelensky, notamment lorsque celui-ci aurait «perdu son sang-froid» au cours d’un dîner, faute de calendrier proposé à son pays pour rejoindre l'OTAN.
«Que ça plaise ou non, les gens veulent voir de la gratitude», avait quant à lui publiquement lâché le ministre britannique de la Défense Ben Wallace, suggérant que Kiev se montre plus reconnaissant envers ses alliés.
Selon le décompte du think tank allemand Kiel Institute, les pays membres de l'OTAN ont dédié - entre fin janvier 2022 et fin février 2024 - plus de 217 milliards d’euros d'aides à Kiev, dont 86 pour le seul volet militaire.