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Conflit à Gaza : le Brésil rappelle son ambassadeur en Israël

Brasilia a rappelé son ambassadeur en Israël et ne nommera personne à ce poste dans l’immédiat, a rapporté ce 29 mai l'AFP, citant une source diplomatique. En février, le président brésilien avait accusé à plusieurs reprises l’État hébreu de commettre un «génocide» des Palestiniens à Gaza, provoquant l’ire de la diplomatie israélienne.

Le gouvernement brésilien a rappelé son ambassadeur en Israël et ne nommera personne à ce poste dans l'immédiat, a déclaré ce 29 mai à l'AFP une source diplomatique. Frederico Meyer avait initialement été rappelé pour des consultations avec son gouvernement, une crise diplomatique ayant éclaté en février entre le Brésil et Israël au sujet du conflit en cours à Gaza. Les conditions n'étaient pas réunies «pour qu'il retourne en Israël», a expliqué ce 29 mai la source diplomatique auprès de l’agence de presse française.

En février, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva avait provoqué la colère de l’État hébreu en comparant l'offensive israélienne à Gaza à l'extermination des juifs par les nazis.

«Ce qui se passe dans la bande de Gaza n'est pas une guerre, c'est un génocide», avait-il accusé, le 18 février, lors d’une conférence de presse à Addis-Abeba, en Éthiopie, où il assistait à un sommet de l'Union africaine. Le chef d’État brésilien avait déclaré qu’à ses yeux il ne s’agissait pas d’une «guerre de soldats contre des soldats», mais d’une guerre «entre une armée hautement préparée et des femmes et des enfants». «Ce qui se passe dans la bande de Gaza avec le peuple palestinien ne s'est produit à aucun autre moment de l'histoire. En fait, cela s'est déjà produit : lorsque Hitler a décidé de tuer les juifs», avait-il ajouté.

Plusieurs pays d’Amérique latine ont rompu leurs relations avec Israël

«Des millions de juifs dans le monde entier attendent que vous demandiez pardon. Comment osez-vous comparer Israël à Hitler ?», avait fustigé en portugais le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, dans un message publié le 20 février sur Twitter. «Quelle honte. Votre comparaison est immorale, délirante. Une honte pour le Brésil et un crachat à la figure des juifs brésiliens», avait ajouté le diplomate. «Il n’est pas trop tard pour apprendre l’histoire et présenter des excuses. En attendant, vous resterez persona non grata en Israël !», concluait ce message.

Message lui-même qualifié de «page honteuse de l’histoire de la diplomatie israélienne», avait rétorqué le ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Vieira. «Qu’une chancellerie s’adresse de cette façon au chef d’État d’un pays ami, le président Lula, est hors du commun et révoltant. Qu’une chancellerie recourt systématiquement à la déformation de déclarations et aux mensonges est choquant et grave», avait-il déclaré le 21 février lors d’une conférence de presse à Rio de Janeiro.

Dans ce bras de fer avec Israël, Lula avait reçu le soutien d’autres dirigeants sud-américains, notamment son confrère colombien Gustavo Petro. Celui-ci avait accusé le Premier ministre israélien de «génocidaire», et a rompu début mai les relations diplomatiques de son pays avec Israël. En novembre, la Bolivie et le Belize avaient tous deux annoncé la rupture de leurs relations diplomatiques avec l’État hébreu en raison de son offensive à Gaza.