Le Saint-Siège a officiellement présenté ses excuses auprès de tous ceux qui ont été offensés par le terme que le pape François aurait utilisé en évoquant la présence d'homosexuels dans les séminaires catholiques.
Lors d’une conférence à huis clos avec les évêques italiens la semaine dernière, le souverain pontife a déclaré son opposition à l’admission des homosexuels dans les séminaires, car selon lui, il y avait déjà trop de «frociaggine» («pédérastie» en italien) dans ces établissements, ont rapporté le 27 mai plusieurs médias italiens.
À la suite du tollé suscité, le porte-parole du pape Matteo Bruni a publié le 28 mai une déclaration expliquant : «Le pape n’a jamais eu l’intention d’offenser ou de s’exprimer en termes homophobes, et il présente ses excuses à ceux qui se sont sentis offensés par l’utilisation d’un terme, comme d’autres l’ont signalé.»
Matteo Bruni a ajouté que le pape François était informé des récents articles concernant une conversation à huis clos avec les évêques de la Conférence épiscopale italienne (CEI). Comme le souverain pontife l’a déclaré à de nombreuses reprises : «Il y a de la place pour tout le monde dans l’Église, pour tout le monde ! Personne n’est inutile, personne n’est superflu, il y a de la place pour tout le monde. Pour tout le monde comme pour nous.»
Un terme employé «par plaisanterie», selon des évêques
Les médias italiens La Repubblica et Corriere della Sera ont notamment cité des évêques italiens anonymes qui ont déclaré que le pape avait utilisé le terme «par plaisanterie», justifiant l’interdiction continue imposée par le Vatican aux homosexuels d’être prêtres.
Le souverain pontife actuel, né Jorge Mario Bergoglio en Argentine, a grandi en parlant l’espagnol comme langue maternelle. Selon Associated Press (AP), lorsque l’homme de 87 ans utilise l’italien, il «parle souvent de manière informelle, plaisante en utilisant l’argot et jure même en privé».
Depuis 2005, le Vatican a interdit aux personnes qui «pratiquent l’homosexualité, manifestent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent la culture dite gay» de s’inscrire dans des séminaires ou d’être ordonné prêtres. Un document récemment adopté par la Conférence épiscopale italienne aurait tenté de réviser cette interdiction en imposant le célibat à la place. Contrairement aux prêtres orthodoxes, il est interdit aux prêtres catholiques romains d’être mariés.
Depuis le début de son pontificat en 2013, le pape François est connu pour son plaidoyer en faveur des LGBT, de la permission aux catholiques transgenres d’exercer le sacerdoce à l’autorisation pour les prêtres de bénir les couples homosexuels. Dans une interview accordée en janvier 2023 à l’AP, il avait déclaré que l’homosexualité «n’était pas un crime» tout en affirmant que le catholicisme la considérait comme un péché, comme toutes les relations sexuelles hors mariage.
Cependant, le mois dernier, l’Église catholique romaine a dénoncé la maternité de substitution et la chirurgie dite «de réassignation sexuelle», les qualifiant d’équivalentes à l’avortement et à l’euthanasie.