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Proche-Orient : Israël annonce «couper le lien» entre le consulat d'Espagne à Jérusalem et les Palestiniens

Le chef de la diplomatie israélienne a annoncé ce 24 mai avoir «décidé de couper le lien» entre le consulat d'Espagne à Jérusalem et les Palestiniens. Une décision prise à la suite de la reconnaissance par Madrid de l'État palestinien ainsi que des propos d'une ministre espagnole sur la libération de la Palestine «du fleuve à la mer».

Le torchon brûle entre les autorités espagnoles et israéliennes. Ce 24 mai, le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz a annoncé avoir «décidé de couper le lien entre la représentation espagnole en Israël et les Palestiniens», et d'interdire au consulat espagnol à Jérusalem de fournir des services aux Palestiniens de Cisjordanie.

Une mesure prise en réponse à l'annonce, le 22 mai par le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, de la reconnaissance de l'État palestinien par Madrid, et aux propos de Yolanda Diaz, cheffe de file du parti de gauche radicale Sumar et ministre du Travail.

Dans une vidéo publiée sur la plateforme X (ex-Twitter), la numéro trois du gouvernement espagnol avait notamment déclaré : «Nous saluons aujourd'hui le fait que l'Espagne reconnaisse l'État de Palestine.» Avant d'ajouter : «Nous ne pouvons pas nous arrêter là. La Palestine sera libre du fleuve à la mer.» Elle avait également dénoncé «un génocide sur le peuple palestinien». 

«Si cette personne ignorante et pleine de haine veut comprendre ce que recherche réellement l'islam radical, elle devrait étudier les 700 ans de domination islamique en Al-Andalus, l'Espagne d'aujourd'hui», a lancé le ministre israélien des Affaires étrangères, qualifiant d'«antisémite» l'appel de Yolanda Diaz.

Un slogan controversé

Ce slogan «du fleuve à la mer» (from the river to the sea) avait été initialement prononcé par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat en 1964 pour promouvoir la création d'un État démocratique ou vivraient juifs, chrétiens et musulmans, relate le quotidien français Libération.

Il a également été repris par le parti de la droite radicale israélienne du Likoud, formation politique de Benjamin Netanyahou prônant qu’«entre la mer et le Jourdain, il n’y aura que la souveraineté israélienne». Il a enfin été utilisé par le Hamas qui stipule que le mouvement «rejette toute alternative à la libération pleine et entière de la Palestine, du fleuve à la mer», selon un complément de la nouvelle charte du parti en 2017.

Le 22 mai dernier, l'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont décidé de reconnaître conjointement l'État palestinien et d'officialiser cette décision le 28 mai prochain. Ainsi, 142 des 193 pays membres de l'Organisation des Nations unies reconnaissent officiellement l'État de Palestine. Une reconnaissance qui est purement politique et symbolique.

De surcroît, Madrid avait empêché le 16 mai dernier un navire à destination d'Israël d'accoster dans le port de Carthagène. Il s'agissait d'une livraison d'armes à l'État hébreu. La décision avait été annoncé par le chef de la diplomatie espagnole Jose Manuel Albares. Par la suite, le gouvernement espagnol avait décidé de fermer ses ports à «tout navire transportant des armes à destination d’Israël».