Dans un communiqué, publié sur le site du gouvernement, le ministère norvégien de la Justice a annoncé la fermeture prochaine de la frontière du pays aux touristes russes. «Les citoyens russes dont le but est le tourisme et d'autres voyages non essentiels seront expulsés dès leur entrée par la frontière extérieure», stipule le document.
Le pays scandinave, qui partage dans l'Arctique une frontière terrestre de près de 200 kilomètres avec la Russie, emboîte ainsi le pas à l'Union européenne qui avait pris une mesure similaire dans le sillage de l'offensive russe en Ukraine. «La décision de durcir les règles d'entrée est conforme à l'approche norvégienne consistant à se tenir aux côtés de ses alliés et partenaires en réponse à la guerre d'agression illégale de la Russie contre l'Ukraine», se justifie le ministère.
Ce dernier précise que des exceptions seront toutefois accordées «dans certains cas», tels que les visites à des proches résidant en Norvège ou pour les Russes travaillant ou étudiant en Norvège ou dans d’autres pays Schengen.
Cette décision «est extrêmement discriminatoire, nous ne l'acceptons pas et nous regrettons que la Norvège ait choisi une telle voie et que les relations ne s'améliorent pas à notre initiative», a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Oslo en passe de signer un accord de sécurité avec Kiev
La Norvège, membre de l'OTAN, a quasiment cessé d'accorder des visas touristiques aux citoyens russes depuis le printemps 2022. Seuls les détenteurs d'un visa longue durée émis avant cette date ou accordé par un autre pays de l'espace Schengen pouvaient traverser le poste-frontière Storskog-Boris Gleb, seul point de passage terrestre entre les deux pays.
Si elle n'est pas membre de l'UE, la Norvège y est étroitement associée et a adopté la quasi-totalité des sanctions prises par Bruxelles à l'encontre de la Russie. Elle demeure également l’un des plus gros soutiens de Kiev, selon le classement du think tank allemand Kiel Institute.
Fin avril, Oslo a annoncé une aide supplémentaire à Kiev de 7 milliards de couronnes norvégiennes (590 millions d’euros), très majoritairement militaire. Un ajout qui porte le soutien annuel de la Norvège à l’Ukraine à 22 milliards de couronnes (1,9 milliard d’euros). Quelques jours plus tôt, depuis Kiev, le chef de la diplomatie norvégienne Espen Barth Eide avait annoncé que son pays et l’Ukraine s’étaient entendus sur les termes d’un accord de sécurité bilatéral qui sera signé lors d’une future rencontre entre Volodymyr Zelensky et le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre.