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Liban : le Hezbollah perd de nouveaux combattants dans des frappes israéliennes

Dans la matinée de ce 23 mai, un drone israélien a tué un professeur de physique appartenant au Hezbollah dans le sud du Liban. Le parti chiite a perdu 313 combattants depuis le 8 octobre. Emmanuel Macron et Mohammed ben Salmane se sont entretenus au téléphone pour poursuivre leurs efforts pour éviter une escalade sur le front nord.

Le nombre de morts du Hezbollah ne cesse d'augmenter. En 24 heures, le parti chiite a perdu trois nouveaux membres dans des frappes israéliennes sur des localités du Sud-Liban. En effet, dans la matinée de ce 23 mai, un drone israélien a frappé une voiture sur la route de Kfar Dajjal, dans le caza de Nabatiyé, à une dizaine de kilomètres de la frontière. Le passager a été tué. Il s'agit de Mohammad Ali Farran, professeur de physique contractuel au lycée public Hassan Kamal el-Sabbah à Nabatiyé, rapporte L'Orient-Le Jour.

Selon une source au sein du parti, la victime faisait partie des forces Tabbiiya, composée de civils qui, en cas de guerre, constituent une force de défense de leurs villages. Avec ce nouveau décès, le Hezbollah a perdu 313 membres depuis le 8 octobre. Cette attaque de drone a également blessé plusieurs élèves qui étaient dans un minibus non loin du véhicule ciblé par les forces israéliennes.

De son côté, le Hezbollah a répliqué en lançant plusieurs roquettes dans le nord d'Israël. 

Le 22 mai, le parti chiite avait annoncé la mort de deux autres de ses combattants : Mohammad Ali Bou Taam et Ali Hassan Sultan. Les deux combattants ont été tués dans une frappe de drone sur une maison à Adaïssé, dans le caza de Marjeyoun, dans la nuit du 21 au 22 mai. Le Hezbollah a pour sa part revendiqué avoir frappé le site israélien de Sadeh, face aux villages libanais de Maroun al-Ras et Yaroun, sur le site de Jal el-Alam et également sur un bâtiment utilisé par des soldats israéliens dans la localité d’Avivim «en réponse à une attaque israélienne contre des travailleurs de la compagnie d’électricité dans le village de Maroun el-Ras».

Macron et MBS s'entretiennent au téléphone

Face aux affrontements quotidiens dans le sud du Liban entre le Hezbollah et l'armée israélienne, le président français Emmanuel Macron et le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane se sont entretenus au téléphone dans la soirée du 22 mai. Les deux hommes ont notamment mis l'accent sur l'importance «de poursuivre leurs efforts pour travailler à la désescalade entre Israël et le Liban sur la Ligne bleue, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies et à leur attachement historique à la sécurité et à la stabilité du Liban», rapporte le communiqué de l'Élysée. Cette résolution, adoptée après la guerre de juillet 2006 entre le Hezbollah et l’État hébreu, appelle à un «essez-le-feu permanent» et au déploiement de l'armée libanaise et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) sur la Ligne bleue.

Riyad et Paris ont également insisté pour que le Liban élise un président et adopte des réformes pour sortir le pays d'une crise multifactorielle. En effet, depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre 2022, le pays du Cèdre est sans gouvernement. La France et l'Arabie saoudite font partie du quintette impliqué dans le dossier libanais, avec l'Égypte, le Qatar et les États-Unis. Les cinq pays multiplient les réunions, les déplacements avec les différents leaders libanais pour tenter de trouver une solution. À ce propos, Jean-Yves Le Drian, envoyé spécial du Quai d'Orsay au Liban, est attendu le 28 mai à Beyrouth.

«Nous voulons épuiser toutes les possibilités de parvenir à un accord, car nous savons que la guerre a un prix et nous préférons l'éviter, mais il faut tenir compte du fait que la guerre pourrait se produire», a pour sa part déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, le 17 mai lors d'une visite dans la ville frontalière de Kiryat Shmona. Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, devrait prendre la parole le 25 mai pour aborder plus en détails la question du front nord.