Œil pour œil dent pour dent. Les deux ennemis frontaliers continuent de s'affronter et étendent la profondeur de leurs frappes. Après la mort d'un haut gradé du parti chiite dans la ville de Tyr le 15 mai, le Hezbollah a frappé avec un drone du Hezbollah Tibériade, à 30 kilomètres de la frontière, dans la soirée.
L'armée israélienne a riposté en ciblant dans les environs de Khraybé, près de Nabi Chiit, non loin de Baalbeck, une «base d'entraînement» du Hezbollah, rapporte le correspondant de L'Orient-Le Jour. La localité se trouve à plus de 100 kilomètres de la frontière de l'État hébreu. De surcroît, Tsahal a visé avec des tirs d'artillerie la périphérie de Houla, Wadi Slouki et Meis el-Jabal.
Le Hezbollah a ensuite lancé dans la matinée de ce 16 mai une salve de roquettes sur le plateau du Golan. «Suite aux alertes déclenchées plus tôt dans la journée dans le nord du pays, environ 40 roquettes ont été détectées qui ont traversé le territoire libanais en direction du plateau du Golan», a indiqué l'armée israélienne. «Il n'y a pas eu de victimes, les forces de Tsahal ont attaqué les sources des tirs», précise encore l'armée.
Selon L'Orient-Le Jour, les attaques du Hezbollah ont notamment ciblé le siège de la 210e division du Golan à Nafah, la base de défense aérienne de Kilaa et la caserne de Yoav, à une vingtaine de kilomètres de la frontière. D'après le site du parti chiite, le Hezbollah a également ciblé «le site de Ramia», «le site de Jal al-Alam» et «la caserne de Zarit».
Des négociations renvoyées aux calendes grecques ?
Depuis le 8 octobre, les deux ennemis n'ont cessé de s'affronter. Alors que le Hezbollah et l'armée israélienne se cantonnaient à des frappes ne dépassant pas cinq kilomètres au-delà de la frontière, Tsahal a frappé plusieurs localités en profondeur du territoire libanais, dont Baalbeck et la province de la Békaa.
La continuation des combats frontaliers met en échec les pressions occidentales pour tenter de pacifier la zone. En effet, l'objectif du récent voyage du chef de la diplomatie française au Liban était d'obtenir, conjointement avec les États-Unis, un retrait des forces du Hezbollah de la frontière avec Israël. Le 29 avril, au lendemain de la visite de Stéphane Séjourné au pays du Cèdre, le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a estimé que «toute tentative étrangère» concernant le Liban visait uniquement à «soulager le gouvernement» du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, afin «qu'il concentre tous ses efforts sur Gaza».
De son côté, Israël menace toujours le Hezbollah d'une intervention terrestre si le parti chiite ne se retire pas de la frontière. En effet, Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, a déclaré le 8 mai que «l'été pourrait être tendu» avec le Hezbollah, en laissant planer la possibilité d'une intervention terrestre au Sud-Liban, rapporte le média I24. Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, devrait prendre la parole le 25 mai prochain pour aborder plus en détails la question du front nord.