Un républicain de la Chambre des représentants des États-Unis a lancé une procédure d’impeachment à l’encontre de Joe Biden, président américain en exercice, pour avoir suspendu les livraisons d’armes à Israël, mettant un point d’honneur à utiliser précisément la même phraséologie que celle employée par les démocrates pour tenter de destituer l’ancien président américain Donald Trump en 2019.
Le 8 mai, Joe Biden a déclaré sur CNN que les États-Unis «refuseraient de livrer des armes et des obus d’artillerie» à Israël si Tel Aviv devait pousser plus avant son opération militaire à Rafah au sud de la bande de Gaza. Les républicains se sont empressés de remarquer que c’est précisément pour avoir prétendument suspendu en 2019 l’aide militaire approuvée par le Congrès américain que les démocrates avaient accusé Donald Trump «d’abus de pouvoir».
«Joe Biden fait pression sur Israël, notre principal allié au Proche-Orient, en promettant de suspendre le financement déjà approuvé par la Chambre des représentants s’il n’arrête pas toutes ses opérations contre le Hamas», a affirmé sur Fox News Cory Mills, républicain de la Chambre des représentants des États-Unis, ajoutant que cela était un exemple clair de «quid pro quo», soit un donnant-donnant, et qu’il avait l’intention de faire destituer Joe Biden pour cela.
Les Républicains accusent Biden «d’abus de pouvoir»
Vendredi, le député américain a mis sa menace à l’exécution, lançant la procédure au sein de la chambre basse du Congrès américain. «En violation de son serment d’exécuter loyalement la charge de président des États-Unis et de défendre la Constitution, Joe Biden a abusé des pouvoirs que lui confère sa fonction en sollicitant une contrepartie de la part d’Israël tout en exploitant l’aide militaire vitale à des fins de changements politiques», a affirmé Cory Mills.
Il a également publié sur X (ex-Twitter) le verbatim rédigé par Jerry Nadler, démocrate de la Chambre des représentants américaine, pour s’en prendre à Donald Trump il y a cinq ans.
Les démocrates, qui contrôlaient à l’époque la majorité à la Chambre des représentants américaine, ont voté suivant la ligne du parti la destitution de Donald Trump, après l’avoir accusé d’abus de pouvoir. Ils affirmaient que Donald Trump avait menacé de retarder les livraisons d’armes à l’Ukraine sauf à ce que Kiev enquête sur le licenciement d’un procureur ukrainien qui enquêtait sur une entreprise ukrainienne pour laquelle travaillait le fils de l’actuel président Hunter Biden. Joe Biden s’était publiquement vanté d’avoir fait licencier le procureur, mais comme il était alors dans la course présidentielle démocrate de 2020, le parti a affirmé qu’une éventuelle enquête revenait à une « ingérence électorale ».
La procédure en impeachment engagé contre Donald Trump n’a pas abouti, la majorité républicaine du Sénat des États-Unis refusant en février 2020 de reconnaître la culpabilité de l’ancien président américain.
Les républicains détiennent à présent une petite majorité dans la Chambre des représentants américaine, ce qui s’est révélée largement inefficace pour s’opposer aux priorités des démocrates. Même si la chambre basse du Congrès américain vote la destitution de Joe Biden, il est fort probable que le Sénat contrôlé par les démocrates acquittera le président en exercice.