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Arménie : tensions à Erevan, sur fond de démarcation de la frontière avec l’Azerbaïdjan

Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées ce 11 mai à Erevan, alors que des rassemblements antigouvernementaux se poursuivent. Les manifestants exigent l'arrêt du processus de délimitation de la frontière entre l’Arménie et l'Azerbaïdjan et la démission du Premier ministre Nikol Pachinian accusé de «céder» des terres à Bakou.

Les rassemblements antigouvernementaux se poursuivent dans la capitale arménienne, où 48 ​​personnes ont été interpellées, a annoncé ce 11 mai à Ria Novosti le ministère arménien de l’Intérieur. Depuis le 9 mai, des milliers de personnes se donnent rendez-vous place de la République, à Erevan.

Emmenés par l'archevêque Bagrat Galstanian, chef du diocèse de Tavouch venu en procession depuis cette région frontalière, ils exigent la démission du Premier ministre arménien, l’arrêt du processus de délimitation de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, et l’arrêt du transfert des territoires frontaliers sous l’autorité de Bakou. Le 10 mai, Bagrat Galstanian avait annoncé que des actions de désobéissance dans la capitale et à travers le pays auraient lieu ce 11 mai et promis un nouveau rassemblement le 12 mai.

Courant avril, les deux pays du Caucase ont annoncé avoir entériné la délimitation de leur frontière commune. La partie arménienne avait assuré que ces «travaux de délimitation» de la frontière excluaient «le transfert de toute partie du territoire souverain de l'Arménie».

Des frontières basées sur celles du temps de l'URSS

Il est prévu que la frontière soit alignée sur celle qui existait entre ces ex-républiques soviétiques au moment de l'effondrement de l'URSS. Le président azerbaïdjanais avait, pour sa part, déclaré que les deux pays étaient «plus proches que jamais» de parvenir à un accord de paix.

Rapidement, des mouvements de protestations ont éclaté en Arménie, dans les régions frontalières de l’Azerbaïdjan, afin d’exiger l’arrêt du processus.

La capitale arménienne avait déjà été le théâtre d’importantes manifestations antigouvernementales au lendemain de l’offensive éclair menée en septembre 2023 par l’Azerbaïdjan afin de reprendre le contrôle du Haut-Karabagh, une enclave sécessionniste vis-à-vis de Bakou, majoritairement peuplée d’Arméniens. Nikol Pachinian avait alors été accusé d'abandonner les Arméniens du Haut-Karabagh et d’avoir fait trop de concessions à Bakou.