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Proche-Orient : l’UNRWA annonce la fermeture de son siège à Jérusalem-Est, après une tentative d'incendie

Le patron de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens a annoncé le 9 mai au soir fermer ses bureaux à Jérusalem-Est, «des extrémistes israéliens» ayant «mis le feu» à des zones de l'enceinte.

«Ce soir, des résidents israéliens ont incendié à deux reprises le périmètre du siège de l'UNRWA à Jérusalem-Est occupée», a déclaré le 9 mai sur la plateforme X (ex-Twitter) le commissaire général de cette agence onusienne. «Cela s'est produit alors que le personnel de l'UNRWA et d'autres agences des Nations unies se trouvaient sur place», a-t-il ajouté, précisant qu’il n’y avait pas eu de victime parmi son personnel. Néanmoins, les dégâts «sont importants», a-t-il souligné, l’agence disposant sur son site d’une station-service pour ses véhicules.

«À la lumière de ce deuxième incident effroyable en moins d'une semaine, j'ai pris la décision de fermer notre complexe jusqu'à ce que la sécurité soit rétablie», a déclaré Philippe Lazzarini. «Au cours des derniers mois», des manifestations ont été organisées devant les locaux de l’UNRWA à Jérusalem-Est par «des extrémistes israéliens» à «l’appel d’un élu» local, a-t-il affirmé. «Cette semaine, la protestation est devenue violente lorsque des manifestants ont lancé des pierres sur le personnel de l'ONU et sur les bâtiments de l'enceinte», a-t-il précisé.

«Au cours des derniers mois, le personnel de l'ONU a été régulièrement victime de harcèlement et d'intimidation. Notre complexe a été gravement vandalisé et endommagé. À plusieurs reprises, des extrémistes israéliens ont menacé notre personnel avec des armes», a encore dénoncé le responsable onusien. «Il est de la responsabilité de l’État d’Israël, en tant que puissance occupante, de veiller à ce que le personnel et les installations des Nations unies soient protégés à tout moment», a-t-il ajouté.

Les chancelleries arabes dénoncent le «ciblage systématique par Israël» de l'UNRW

Dans un communiqué publié sur X, le ministère des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite a condamné une «attaque flagrante» menée par «des colons israéliens», le tout «sous les yeux de la police d'occupation israélienne». Même son de cloche du côté de Doha. Dénonçant «dans les termes les plus forts» l’attaque contre le siège de l’UNRWA, la diplomatie qatarie a mis en garde contre un «ciblage systématique» de l’agence onusienne par Israël «qui a commencé avec des allégations de manque d'impartialité» et visant «à la liquider et à priver des millions de Palestiniens dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, Jordanie, Syrie et Liban de ses services nécessaires».

La diplomatie jordanienne a également condamné l’attaque, estimant qu’elle constituait une «violation flagrante du droit international et du droit international humanitaire». Selon le Royaume, cet incident à Jérusalem témoigne «d'une évolution dangereuse» dans le «ciblage systématique par Israël» de l'UNRWA.

Israël accuse une douzaine des quelque 13 000 employés à Gaza de l'UNRWA, en charge de coordonner la quasi-totalité de l'aide humanitaire dans l’enclave, d'avoir participé à la sanglante attaque perpétrée par le Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre.

Suite à ces allégations, plusieurs pays occidentaux ont suspendu leurs financements à l’agence, en premier lieu les États-Unis, plus gros donateur de l’UNRWA, dont le Congrès a acté le gel jusqu'en 2025 de toute aide, allouant en contrepartie davantage de crédits à l’Agence américaine pour le développement international (USAID) pour venir en aide aux Palestiniens.

Accusations envers l'UNRWA : Israël «doit encore apporter la preuve», selon un rapport d'enquête

Une décision américaine alors saluée par le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz. «L'UNRWA ne fera pas partie du paysage de Gaza après le Hamas», a-t-il souligné. «Des milliers d'employés de l'UNRWA sont impliqués dans les activités terroristes du Hamas et leurs installations ont été utilisées à des fins terroristes», avait-il accusé, dans son message publié fin mars sur X.

Fin avril, une enquête menée par groupe d'évaluation indépendant présidé par l’ancienne cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna avait conclu qu'Israël n'avait pas fourni la «preuve» de prétendus liens de certains membres avec le Hamas. 

«Sur la base d'une liste de mars 2024 contenant des numéros d'identité de Palestiniens, Israël a affirmé publiquement qu'un nombre significatif d'employés de l'UNRWA sont membres d'organisations terroristes. Cependant, Israël doit encore en apporter la preuve» précisait le document. Si les enquêteurs y soulignaient également un manque de «neutralité» de l'UNRWA à Gaza, ils estimaient que celle-ci demeurait «irremplaçable et indispensable» aux Palestiniens.