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Géorgie : nouvelles manifestations après le vote en deuxième lecture de la loi contre les agents de l’étranger

Un rassemblement contre le projet de loi sur les agents étrangers a eu lieu dans le centre de Tbilissi le 1er mai. Les députés ont approuvé en deuxième lecture le projet de loi «sur la transparence de l’influence étrangère», 83 d'entre eux ayant voté pour, 23 contre. De son côté, Ursula von der Leyen a déclaré suivre la situation «avec inquiétude».

Tbilissi tremble désormais chaque soir alors que l'opposition maintient sa mobilisation contre la loi sur les agents de l'étranger. Le 1er mai dans la nuit, ils étaient des dizaines de milliers à protester devant le parlement, brandissant des drapeaux de la Géorgie et de l'Union européenne, après le vote dans la journée du texte, à 83 contre 23 voix.

La police a tiré au canon à eau et du gaz lacrymogène, mais la manifestation était dans l'ensemble plus pacifique que la veille.

Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, entend faire passer ce texte avant le 15 mai. Une troisième lecture est nécessaire. La présidente Salomé Zourabichvili, en conflit avec ce parti, a annoncé vouloir y opposer son veto, qui devrait toutefois être écarté par la majorité.

La loi sur les agents de l'étranger vise à obliger les médias et ONG recevant plus de 20% de leur financement de l’étranger à s’enregistrer comme étant sous influence étrangère.

Von der Leyen appelle Tbilissi à «garder le cap» vers l'UE

Les critiques du projet de loi l'ont qualifié de «loi russe», affirmant qu'il s'inspirait de la législation adoptée par Moscou en 2012. Rêve géorgien a pour sa part insisté sur le fait qu'il s'inspirait de la loi américaine sur l'enregistrement des agents étrangers de 1938, dans une version bien moins stricte.

Les opposants au texte ont quant à eux reçu le soutien de Bruxelles, où ce texte est jugé contraire aux aspirations d’adhésion de Tbilissi au bloc européen. Le 1er mai, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a indiqué suivre avec «une vive inquiétude» les manifestations, condamnant «la violence» des forces de l'ordre et appelant Tbilissi à «garder le cap» vers l'UE.

Pourtant Bruxelles envisageait une loi analogue 

Celle-ci envisageait pourtant de faire passer un texte analogue dans l'Union européenne, pour lutter entre autres contre la supposée influence russe. Selon des hauts fonctionnaires européens cités par Politico en mars 2023, le «timing» était «gênant», en raison des contestations en Géorgie contre ce texte.

La Géorgie a déposé une candidature pour entrer dans l'UE en 2022 mais n'a pas obtenu le statut de candidat comme l'Ukraine, car Bruxelles demande des réformes en échange.