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Qui sont les Turkmènes de Syrie ?

En lutte armée contre les troupes de Bachar el-Assad, les rebelles turkmènes ont tué l’un des pilotes du bombardier russe abattu par l’aviation turque mardi.

Les Turkmènes sont des turcs ethniques qui vivent dans la région de la Syrie, de l’Irak et de l’Iran depuis le XIème siècle. Ils sont majoritairement concentrés dans le nord de la Syrie, sur la zone du Jabal Turkman (Montagne des Turkmènes) dans la province de Lattaquié près de la frontière turque, ainsi qu’à Alep, Idleb, Homs, Tartous et Damas. On ne connaît pas leur nombre exact mais selon certaines estimations il pourrait se situer entre 500 000 et 3,5 millions de personnes.

Sous la présidence de Bachar el-Assad en Syrie, les Turkmènes n’ont pas le droit d’écrire ou de diffuser des publications en langue turque. Le gouvernement ne les a pas reconnus en tant que minorité, eux ainsi que tout autre groupe ethnique, préférant mettre l’accent sur l’unité arabe du pays.

Soutenus par la Turquie, ils ont pris les armes contre le régime de Bachar el-Assad juste après le début du soulèvement en 2011.

Plusieurs partis turkmènes se sont unis sous l’égide de l’Assemblée turkmène syrienne, qui est affiliée aux groupes d’opposition soutenus par les pays occidentaux et les pays du Golfe.

Les Turkmènes ont formé de nombreux groupes de rebelles entraînés par la Turquie, y compris les Brigades turkmènes syriennes, fortes de 2 000 à 10 000 hommes en 2012. Leur structure militaire est plutôt vague mais ils maintiennent un certain nombre d’unités dans le nord de la Syrie.

Leur brigade de Lattaquié a été formée en 2013 et comprend 12 unités armées. Leur deuxième division côtière a été créée au début de 2015 et est étroitement affiliée aux rebelles de l’«Armée syrienne libre» (ASL) soutenus par l’Occident.

Selon certaines informations, les brigades collaborent avec d’autres groupes d’opposition armés au nord de Lattaquié, y compris ASL, le Front al-Nosra, affilié d’Al-Qaïda et le groupe rebelle islamiste Ahrar al-Sham.

La zone a souvent été le théâtre de heurts entre les brigades d’un côté et l’armée syrienne, les forces iraniennes et le Hezbollah libanais de l’autre côté, qui eux profitent du soutien de l’aviation russe. Leurs opposants principaux sont l’armée syrienne et le groupe terroriste Etat islamique.

Une autre unité, la Brigade du Sultan Selim se trouvait au côté des Unités de protection du peuple kurde (YPG) et a rejoint le 10 octobre les Forces démocratiques syriennes, la coalition d’opposition kurde soutenue par les Etats-Unis.

Des combattants turkmènes ont aussi pris part à des offensives menées par les YPG contre Daesh.