«Du point de vue du droit international, chacun de nous reconnaît l'intégrité territoriale d'un autre pays, la souveraineté, l'inviolabilité des frontières», a déclaré le Premier ministre slovaque le 17 avril, cité par l’agence de presse tchèque (CTK). «C'est une belle théorie du droit international. Mais je dis que les Russes ne restitueront jamais la Crimée, les Russes ne quitteront jamais le Donbass et Lougansk», a enchaîné Robert Fico devant les parlementaires de la commission des affaires européennes du Conseil national [le Parlement slovaque].
«La Russie a gagné du territoire supplémentaire dans le cadre de l'offensive. L'Ukraine n'a pas de capacité militaire ni de force militaire. Elle n'a pas de solution militaire et elle n'en aura jamais, seulement il y aura 100 000 morts supplémentaires d'un côté et de l'autre», a-t-il également déclaré. Celui-ci a insisté, mettant en garde sur le fait qu’à ses yeux «la seule chose qui pourrait aider» Kiev serait une intervention de l'OTAN, menant à «la troisième guerre mondiale».
Critique de la posture des Occidentaux dans le conflit ukrainien, Robert Fico est convaincu qu’il ne peut y avoir d’issue militaire. Il a plaidé à plusieurs reprises en faveur d’un cessez-le-feu. «Si quelqu’un pense que la seule solution est que les Russes retournent à la frontière où ils se trouvaient [avant l’éclatement du conflit en février 2022] et se retirent de Crimée, alors c’est absolument irréaliste», avait-il notamment déclaré mi-février lors d’une interview.
Pour Fico, il faut s’«adapter à la nouvelle réalité»
«Nous devons nous adapter à la nouvelle réalité qui s’est développée aujourd’hui», a-t-il insisté. Avant d'ajouter : «Il est naïf de croire que les Russes vont quitter le Donbass et Lougansk, il est naïf de penser que les Russes vont quitter la Crimée.»
Élu en octobre 2023, Robert Fico avait suspendu l’aide militaire de Bratislava à Kiev et appelé à un compromis avec la Russie. Ce renversement était une première de la part d'un pays membre de l’OTAN. Une posture, sur la scène internationale, renforcée début avril par la victoire aux présidentielles de Peter Pellegrini, qui appelle également à des négociations avec Moscou afin de mettre un terme au conflit en Ukraine.