«L'Amérique est responsable de cet incident et elle doit rendre des comptes», a dénoncé ce 8 avril le ministre Hossein Amir Abdollahian au cours d'une conférence de presse à Damas avec son homologue syrien, Fayçal Mekdad. Les deux diplomates ont inauguré un nouveau consulat non loin de celui détruit il y a une semaine.
«L'opposition des États-Unis et de deux pays européens à une résolution condamnant l'attaque contre l'ambassade iranienne est un signe du feu vert des États-Unis au régime sioniste» pour mener cette attaque, a-t-il ajouté, cité par l’agence Mehr News.
Le 1er avril, une frappe imputée à Israël a détruit le consulat iranien en Syrie. Sept membres des Gardiens de la Révolution ont été tués. L’Iran a promis des représailles. Le général des gardiens de la révolution iraniens, Yahya Rahim Safavi a prévenu le 7 avril qu'aucune ambassade israélienne n'était «en sécurité». Selon Téhéran, Israël aurait déjà «fermé» 27 ambassades.
Un «crime de guerre» selon Abdollahian
Abdollahian a estimé ce 8 avril que cette frappe avait «ouvert une nouvelle page de violation des règles internationales», la qualifiant de «crime de guerre».
La porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, a nié tout lien des États-Unis avec la frappe du 1er avril : «Je peux réfuter catégoriquement cela et dire que l'armée américaine n'a eu aucune implication dans cette frappe à Damas», a-t-elle déclaré aux journalistes. Le 2 avril, celle-ci avait déjà déclaré que le Pentagone ne s’était pas vu notifier une telle information par l’État hébreu.
Au lendemain de la frappe, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis avait qualifié d’ «absurdes» les commentaires du chef de la diplomatie iranienne, Abdollahian selon lesquels les États-Unis devaient «assumer leurs responsabilités» dans l'attaque, «en tant que partisans du régime sioniste».
Le territoire syrien est le théâtre d'une guerre qui ne dit pas son nom entre Israël et l'Iran. L'État hébreu cible régulièrement les convois d'armes iraniennes à destination du Hezbollah libanais. Dans la nuit du 25 au 26 mars, une frappe imputée aux États-Unis a fait plusieurs morts dans la banlieue de Deir ez-Zor, à l'est du pays. À la suite de ce raid américain, la diplomatie syrienne a condamné «l'agression» de Washington tout en exigeant le retrait de ses forces.