Drapeaux israéliens et américains brûlés, nombreux portraits de Qassem Soleimani, ancien leader des forces Al-Qods tué par un drone américain en janvier 2020, étendards palestiniens et cercueils factices représentant les Gazaouis tués dans les bombardements israéliens : pour la journée de Jérusalem, l'Iran a organisé ce 5 avril de nombreux rassemblements à travers le pays.
Un événement qu'organise, depuis maintenant 45 ans, la République islamique iranienne tous les derniers vendredis du mois sacré du ramadan, afin d'afficher son soutien à la cause palestinienne. D'après l'agence Irna, «des millions» d'Iraniens sont descendus dans les rues des villes et des campagnes. Selon le média Tasnim, plus de 2 000 rassemblements ont lieu dans tout le pays.
Intergénérationnels, ces cortèges ont scandé des slogans hostiles à Israël et aux États-Unis. Dans l'idéologie révolutionnaire iranienne, ces deux pays représentent respectivement le «petit» et le «grand satan».
Le président iranien Ebrahim Raïssi, Ismail Qaani, commandant de la Force Qods du Corps des Gardiens de la révolution islamique, Mohammed Baqir Qalibaf, président du Conseil islamique ou encore Ziad al-Nakhala, leader du mouvement palestinien du Jihad islamique, ont participé à la marche organisée dans la capitale.
«Aujourd'hui plus que jamais, il est nécessaire que les éléments du génocide et des massacres perpétrés par le régime sioniste à Gaza soient portés à l'attention des assemblées internationales», affirme une note du chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, citée par l'agence Irna. Le ministre iranien souhaite que «des mesures dissuasives et punitives efficaces soient prises à cet égard». Selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, communiqué ce 5 avril, 33 091 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre et 75 050 ont été blessées.
La diplomatie iranienne fustige le «rôle majeur» des États-Unis dans la poursuite du conflit
Hossein Amir Abdollahian s'en prend également au soutien apporté par les États-Unis à Israël dans cette guerre opposant depuis le 7 octobre l'État hébreu au Hamas. Un conflit déclenché par la sanglante attaque du mouvement islamiste gazaoui dans le sud d'Israël au cours de laquelle près de 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées selon les autorités israéliennes.
«L’Amérique a joué un rôle majeur dans la poursuite de la guerre et non dans sa fin», a déclaré le diplomate. Téhéran a fait également savoir qu'il espérait que l'aide humanitaire puisse arriver à Gaza pour «sauver la population opprimée de Gaza de la famine».
De son côté, le général de division Hossein Salami, commandant en chef du Corps des Gardiens de la révolution islamique, a également critiqué Washington. «Les crimes du régime sioniste, soutenu par les États-Unis, placent l’Amérique au centre de la haine mondiale», a-t-il déclaré. Sans «la respiration artificielle» américaine, l'État hébreu «reprendra une vie végétative et s'effondrera», a-t-il ajouté.
Cette journée de Jérusalem en Iran intervient quelques jours après le bombardement israélien du consulat iranien à Damas le 1er avril qui a fait 11 morts, dont sept membres des Gardiens de la révolution. Les dirigeants iraniens ont promis de se venger. «Ce crime lâche ne restera pas sans réponse», a prévenu le président iranien, Ebrahim Raïssi. Téhéran «se réserve le droit de prendre des contre-mesures contre l'attaque et prendra une décision sur la manière de punir l'agresseur», a averti le porte-parole du gouvernement, Nasser Kanaani. Quant au guide suprême iranien, Ali Khamenei, il a martelé que l'État hébreu serait «puni».