Quelques jours après un raid meurtrier dans la province de Deir ez-Zor, imputé aux États-Unis par les autorités syriennes, la banlieue d'Alep a été touchée par un raid israélien, faisant des dizaines de victimes.
À l'aube de ce 29 mars, «l’ennemi israélien a mené une agression aérienne dans la direction d’Athriya, au sud-est d’Alep, ciblant un certain nombre de positions dans la banlieue d’Alep», a indiqué l'agence officielle syrienne Sana, précisant que ce raid israélien avait eu lieu au même moment qu'«une attaque aux drones menée par les réseaux terroristes depuis Idleb et la banlieue ouest d’Alep».
La source militaire citée par Sana rapporte que le bombardement de l'aviation de Tsahal a «fait des martyrs et des blessés parmi les civils et les militaires ainsi que des dégâts matériels dans les propriétés publiques et privées».
Des informations qui ont également été confirmées par Reuters, qui cite deux sources sécuritaires. Les frappes israéliennes auraient tué «38 personnes, dont cinq membres du groupe armé libanais Hezbollah», ont indiqué ces sources. Le ministère syrien de la Défense a précisé qu'un certain nombre de civils et de militaires avaient été tués au cours de cette attaque.
28 attaques israéliennes sur la Syrie depuis janvier, selon l'OSDH
La source controversée de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a également fait part d'un raid israélien sur «un entrepôt d'armes appartenant au Hezbollah libanais dans la région de Jabrin, près de l'aéroport international d'Alep», mais également «des installations des forces de défense aérienne à Al-Saferah». D'après l'agence basée à Londres, les frappes de l'aviation de Tsahal ont fait 36 morts du côté des soldats syriens.
La source fait état de plus de 28 attaques israéliennes sur la Syrie depuis 2024, «détruisant près de 51 cibles, dont des bâtiments, des entrepôts d’armes et de munitions, des quartiers généraux, des centres et des véhicules». L'OSDH précise également que ces attaques israéliennes ont fait plus de 98 victimes parmi les combattants, dont 13 Gardiens de la révolution, 13 miliciens du Hezbollah, 12 Irakiens et 36 soldats syriens. Les raids de Tsahal ont majoritairement visé Damas et sa province, Deraa dans le sud du pays et Homs.
L'armée israélienne avait précisé le 12 mars qu'au cours des cinq derniers mois elle avait ciblé plus de «4 500 cibles du Hezbollah» dont «3 100 au sol» et «1 200 depuis les airs» sur le territoire libanais mais également en Syrie.
Le territoire syrien est le théâtre d'une guerre qui ne dit pas son nom entre Israël et l'Iran. L'État hébreu cible régulièrement les convois d'armes iraniennes à destination du Hezbollah libanais. Dans la nuit du 25 au 26 mars, une frappe imputée aux États-Unis a fait plusieurs morts dans la banlieue de Deir ez-Zor, à l'est du pays. Suite à ce raid américain, la diplomatie syrienne avait condamné «l'agression» de Washington tout en exigeant le retrait de ses forces.