Le sénateur américain Lindsey Graham n’est visiblement pas satisfait des législateurs ukrainiens, plus précisément concernant l’adoption du projet de loi de mobilisation. «Nous avons besoin de plus de monde dans les rangs», a-t-il déclaré le 18 mars, à l’issue d’une rencontre à Kiev avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Face à la presse, l’élu républicain a appelé à l’adoption rapide d’un projet de loi sur la mobilisation de nouveaux soldats.
«J’espère que ceux qui sont éligibles pour servir dans l’armée ukrainienne la rejoindront. Je ne peux pas croire que nous soyons à 27 [ans]», a-t-il déclaré aux journalistes. «Vous vous battez pour votre vie, vous devriez donc servir, pas à 25 ou 27 ans», a-t-il encore estimé, selon des propos rapportés par le Washington Post qui rappelle que, de leur côté, les législateurs américains ne parviennent pas à s’entendre sur l’aide à l’Ukraine. Une enveloppe de 118 milliards de dollars d’aide militaire, dont plus de la moitié est dédiée à l’Ukraine, demeure bloquée depuis des mois au Congrès malgré la pression de l’administration Biden.
Selon Lindsey Graham, les Ukrainiens ne doivent pas baser leur décision de rejoindre l’armée sur le fait que les États-Unis continuent ou non de les soutenir. «Peu importe ce que nous faisons, vous devriez vous battre», a déclaré le sénateur de Caroline du Sud. «Peu importe ce que nous faisons, vous vous battez pour vous», a-t-il martelé.
Mobilisation : un projet de loi controversé
Afin de regarnir les rangs de son armée, qui essuie des revers sur le front, la Rada avait voté le 7 février un projet de loi controversé sur la mobilisation militaire. Le texte, adopté d’une courte majorité en première lecture, doit encore faire l’objet d’un vote en deuxième lecture. Le texte prévoit notamment l’abaissement de 27 à 25 ans de l’âge de la mobilisation, la simplification des procédures d’enrôlement et l’introduction de nouvelles sanctions pour les réfractaires. Du côté des volontaires, ceux-ci peuvent s’engager à compter de 18 ans et la loi martiale interdit aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le pays.
Lindsey Graham s’est déjà fait remarquer à plusieurs reprises pour ses propos. Lors d’une précédente rencontre avec Volodymyr Zelensky, fin mai 2023, le sénateur américain s’était réjoui de la mort de soldats russes, avant d'affirmer que l’aide de Washington était «le meilleur argent que nous ayons jamais dépensé». Début mars 2022, dans la foulée du lancement de l’offensive russe en Ukraine, Lindsey Graham avait appelé à l’assassinat de Vladimir Poutine. «Y a-t-il un Brutus en Russie ? Existe-t-il un colonel Stauffenberg plus performant dans l’armée russe ?», avait alors, notamment, lancé sur Twitter l'élu américain.