Un pas vers la désescalade? La commission électorale centrale du Kosovo a annoncé le 8 mars qu’un référendum décidera du maintien ou de la révocation de quatre maires albanais dans le Kosovo à majorité serbe.
Ces édiles avaient été installés par Pristina au printemps 2023 à la suite d’élections municipales boycottées par la population serbe. Les Serbes du Kosovo étaient alors descendus dans la rue pour empêcher les nouveaux édiles d'exercer leurs fonctions. Des heurts violents avaient été signalés entre les manifestants et les troupes de la KFOR (dirigée par l’OTAN).
La décision de la commission électorale centrale du Kosovo a été prise après vérification des signatures figurant sur des pétitions envoyées en janvier par les municipalités de Zvecan, Mitrovica Nord, Leposavic et Zubin Potok.
Un quart des électeurs ont signé la pétition pour le référendum
Environ un quart des 45 000 électeurs inscrits ont signé la pétition, dépassant le seuil d'au moins 20% nécessaire pour l'organisation du référendum.
Le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance de la Serbie en 2008. Il compte 1,8 million d'habitants, dont 120 000 Serbes, qui habitent principalement au nord du Kosovo. Reconnue par les États-Unis et la plupart des pays occidentaux, cette sécession ne l’est ni par Belgrade ni par Moscou, et pas non plus par la Chine, l’Inde ou encore cinq pays de l’Union européenne.
La décision d'organiser un référendum a été saluée par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), des représentants du Parlement européen la qualifiant d'étape vers la «désescalade». «Il est maintenant important que le processus soit mené de manière équitable, inclusive et transparente», a écrit Michael Davenport, chef de la mission de l'OSCE au Kosovo, sur le réseau social X.
La pétition suivie d'un référendum sont les seuls moyens légaux pour organiser de nouvelles élections locales.
Les tensions entre le Kosovo et la Serbie sont persistantes depuis la guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais en 1998-1999 qui a entraîné l'agression de l'OTAN contre Belgrade.
Les Occidentaux - notamment Washington et Bruxelles - veulent depuis des années amener la Serbie à normaliser ses relations avec Pristina. Il s'agit d'une condition préalable à l'adhésion du pays à l'Union européenne.