«Nous discutons [...] avec la partie ukrainienne de la fermeture temporaire de la frontière et de la fermeture des échanges de marchandises en général», a déclaré ce 28 février le Premier ministre Donald Tusk, soulignant qu'il s'agirait d'une solution «douloureuse pour les deux parties».
«Je suis prêt à prendre des décisions fermes en ce qui concerne la frontière avec l'Ukraine, toujours en communication avec Kiev, afin qu'il n'y ait pas de tensions inutiles. Mais nous devons trouver une solution à long terme», a encore déclaré le chef du gouvernement polonais.
Il a également annoncé qu'il allait rencontrer le 1er mars des représentants des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines, bloquant des routes dans tout le pays et les postes frontaliers avec l'Ukraine pour protester contre l'afflux des céréales ukrainiennes et les régulations européennes du Pacte vert.
Par ailleurs, Donald Tusk a indiqué que les quotas des importations de produits ukrainiens proposés jusqu'à présent par Bruxelles et Kiev étaient «inacceptables» pour la partie polonaise.
Vive contestation agricole en Pologne
Des centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Varsovie le 27 février pour protester contre les mesures agricoles de l'UE et les importations bon marché en provenance d'Ukraine. Des manifestations ont lieu dans tout le pays, des autoroutes et des postes de contrôle frontaliers sont bloqués, et des céréales délibérément déversées.
La Pologne compte parmi les principaux soutiens de l'Ukraine depuis le déclenchement de l'offensive russe en février 2022, mais les relations avec les deux pays ont été empoisonnées ces derniers mois par des contentieux commerciaux, notamment par l'ouverture, par Bruxelles, des frontières européennes aux produits agricoles ukrainiens.