Le représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et les pays d'Afrique, le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, a fait savoir ce 27 février qu'un sommet inter-palestinien serait organisé dans la capitale russe du 29 février au 2 mars.
Les délégations présentes aborderont notamment le conflit à Gaza, mais également la libération des otages. Compte tenu de cette réunion avec les différents partis palestiniens, dont le Hamas, le diplomate russe a indiqué que plusieurs capitales avaient pris contact avec Moscou. «Nous sommes une sorte de lien de transmission», a-t-il déclaré à l'agence TASS.
Il a d'ailleurs ajouté que Vladimir Poutine lui-même supervisait le dossier sur la libération des otages israéliens de l'enclave gazaouie. «Il ne s'agit pas seulement de libération, mais aussi d'arrêt des bombardements. Parce que sous les bombardements, la Croix-Rouge internationale ne peut pas travailler là-bas, a-t-il insisté.
D'ailleurs, Mikhaïl Bogdanov a évoqué sa conversation avec le grand rabbin de Russie Berel Lazar. Il a notamment mis en exergue l'importance «de la nouvelle opportunité de contact avec le représentant du Hamas, qui participera à la réunion inter-palestinienne, afin de discuter à nouveau avec eux de manière urgente du problème de la libération des otages».
La Russie parle avec tout le monde, y compris avec le Hamas
À l'annonce de cette réunion, le représentant permanent d'Israël auprès de l'ONU, Gilad Erdan, a fait part de son mécontentement, rapporte TASS. «La Russie est l'un des rares endroits en dehors du Moyen-Orient où les terroristes du Hamas sont accueillis avec le tapis rouge, même après 7 octobre», a-t-il ajouté.
Ce n'est pas la première fois que la Russie joue un rôle central dans la libération des otages. Fin octobre, une délégation du Hamas s’était rendue à Moscou. Parmi les responsables de l’organisation islamiste figurait Moussa Abou Marzouk, membre du bureau politique. La diplomatie russe avait alors précisé discuter de la libération d'otages étrangers et de l'évacuation de citoyens russes de Gaza.
Cette rencontre avait permis la libération des otages russes lors de la première trêve entre l'armée israélienne et le Hamas.
D'un point de vue diplomatique, la Russie prône une approche équilibrée face au conflit. Le Kremlin a condamné l’attaque du 7 octobre par le Hamas, tout en appelant régulièrement à un cessez-le-feu, répétant qu'une paix durable au Proche-Orient passait par la création d'un État palestinien.
Un positionnement rappelé par Sergueï Lavrov lors d'une interview à la chaîne américaine CBS le 23 janvier dernier. Le chef de la diplomatie russe avait notamment déclaré : «Ce n’est pas une prédiction, mais je suis convaincu que si cette injustice n’est pas corrigée et si l’État palestinien n’est pas créé, de plus en plus de violence surgira en Palestine ou dans d’autres parties du monde arabe et musulman.»