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Liban : même en cas de trêve à Gaza, les frappes sur le Hezbollah continueront, avertit Gallant

Alors que les négociations ont lieu pour obtenir une seconde trêve à Gaza, le ministre israélien de la Défense a prévenu que les frappes sur le Hezbollah continueraient au Liban. Les affrontements au Sud-Liban ont fait 215 morts du côté de la milice chiite.

L'exécutif israélien dissocie le front sud à Gaza contre le Hamas du front nord à la frontière libanaise contre le Hezbollah. Le 25 février, le ministre de la Défense de l'État hébreu a fait savoir que les frappes sur les positions du parti chiite continueraient, et ce, même en cas de trêve dans l'enclave gazaouie. 

«Nous prévoyons d'augmenter notre puissance contre le Hezbollah, qui est incapable de trouver des remplaçants pour les commandants que nous éliminons», a martelé Yoav Gallant lors d'une visite le 25 février au quartier général du commandement nord de l'armée israélienne à Safed, rapporte le média I24.

«En cas de trêve temporaire à Gaza, nous intensifierons les tirs dans le nord, et ce jusqu'au retrait total du Hezbollah [de la frontière au Liban] et au retour des habitants dans leurs maisons», a ajouté le ministre israélien de la Défense, en référence aux 80 000 Israéliens qui ont dû fuir les frappes de la milice chiite sur le nord du pays.

Depuis plusieurs semaines, les négociations s'activent en coulisses pour parvenir à une seconde trêve entre le Hamas et l'armée israélienne, et permettre l'acheminement de l'aide humanitaire dans l'enclave gazaouie et la libération des otages israéliens.

Le Hezbollah étend la profondeur de ses frappes sur Israël

Yoav Gallant a également réitéré les objectifs d'Israël : «Repousser le Hezbollah là où il devrait être. Soit par un accord, soit par la force.» Des propos qui font écho à ceux du chef de la diplomatie israélienne. «Nous ne patienterons plus très longtemps avant d'avoir une solution diplomatique dans le nord», à la frontière avec le Liban, a déclaré le 23 février sur X (ex-Twitter) le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz. Et de menacer : sans «changement», «nous n'hésiteront pas à agir».

La situation reste complexe sur le terrain. Selon le média du parti chiite, le Hezbollah a abattu dans la matinée de ce 26 février un «drone israélien Hormuz 450» dans la région d'Iqlim al-Tuffah près de Nabatiyé, à une trentaine de kilomètres de la frontière. Les affrontements sont quotidiens entre les deux ennemis.

Le 25 février, suite à une frappe israélienne sur Blida, un combattant du Hezbollah, Ali Karim Nasser, est décédé. Depuis le 8 octobre, le parti chiite a perdu 215 membres, selon un décompte de L'Orient-Le Jour.  Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a d'ailleurs déclaré sur la plateforme X que les avions de Tsahal avaient ciblé «une cellule de saboteurs» du Hezbollah à Blida (caza de Marjeyoun) au Liban-Sud, alors que celle-ci «quittait un bâtiment militaire». Des tirs de missiles ont été identifiés depuis le Liban vers les localités israéliennes de Margaliot, Jabal el-Rous, Kiryat Chmona, Manara et Malikiya, et l'armée israélienne a attaqué les sources des tirs, a-t-il conclu. 

D'après un article détaillé de L'Orient-Le Jour publié ce 26 février, la majorité des frappes du Hezbollah ne dépasserait pas un rayon de six kilomètres en territoire israélien. Pour se faire, le parti chiite utiliserait massivement des missiles antichars de fabrication iranienne et chinoise. Mais le parti d'Hassan Nasrallah a tout de même étendu la profondeur de ses frappes, notamment le 22 février avec un missile ciblant les casernes de Yoav et Kilaa, non loin de la base du mont Avital, à plus de 20 kilomètres de la frontière. 

«Plus les attaques se multiplient, plus elles poussent la résistance à travailler par tous les moyens pour renforcer ses capacités et à s'armer pour les dissuader, pour protéger notre pays et défendre le Sud», a pour sa part déclaré le député du Hezbollah Hassan Fadlallah, lors d'une cérémonie le 25 février en mémoire d'un ambulancier tué dans une frappe israélienne, à Baraachit.