«Le blocage a bien commencé à 13h00, les deux voies de l'autoroute A2 sont coupées», a déclaré Ewa Murmylo, porte-parole de la police locale.
Les agriculteurs avaient prévu initialement 25 jours de blocage mais après en avoir débattu avec la population locale, des hommes d'affaires et des transporteurs, ils envisageraient de «débloquer le passage probablement dès demain» lundi, a toutefois précisé Dariusz Wrobel, un des organisateurs du mouvement.
«Cela dépend des choses qu'on ne peut pas prévoir» a-t-il dit, à la veille du conseil des ministres de l'Agriculture des pays de l'UE, lundi 26 février à Bruxelles.
«Il faut qu'on commence à nous prendre au sérieux», a lancé M. Wrobel. «Nous protestons contre le Pacte vert européen, il faut maîtriser enfin les importations des produits agro-alimentaires en provenance des pays hors UE, et il faut qu'on prenne soin de la production agricole dans l'UE», a-t-il précisé.
Les agriculteurs polonais «s'identifient» avec l'ensemble du mouvement européen
Selon lui, les agriculteurs polonais «s'identifient» avec l'ensemble du mouvement de protestation de fermiers à travers le continent. Des protestations d'agriculteurs se déroulent depuis plusieurs semaines en Pologne, les fermiers bloquant des routes à travers le pays et les postes frontaliers avec l'Ukraine.
La Pologne compte parmi les plus grands soutiens de l'Ukraine depuis le déclenchement de l'offensive russe en février 2022, mais les relations entre les deux pays ont été empoisonnées ces derniers mois par des contentieux commerciaux, notamment l'ouverture par Bruxelles des frontières européennes aux produits agricoles ukrainiens qui, selon les agriculteurs polonais, ne respectent pas les normes de l'UE.
Des cas de denrées agricoles ukrainiennes déversées sur les routes ou sur les voies ferrées ont aussi été enregistrés près de la frontière polono-ukrainienne. Le 23 février, le gouvernement polonais a indiqué que Varsovie et Kiev étaient «loin d'un accord » sur l'importation des produits agricoles ukrainiens.
Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a de son côté déclaré que l'Ukraine se réservait «le droit d'appliquer des mesures de rétorsion».
La Pologne a inscrit les points de passage avec l'Ukraine sur la liste des «infrastructures critiques» pour éviter des perturbations pouvant impacter l'acheminement des aides militaires et humanitaires à destination de ce pays.