Le bilan de l'incendie qui a ravagé le 22 février un immeuble résidentiel dans la ville espagnole de Valence a grimpé à dix morts, a indiqué ce 23 février la préfète de la région. «Nous pouvons confirmer que lors d'une première inspection [des lieux], la police scientifique a localisé dix corps», a déclaré à la presse Pilar Bernabé. Jusqu’alors, le bilan s’établissait à quatre morts.
«Nous pouvons confirmer qu'il y a quatre morts», avait indiqué à la presse, dans la nuit du 22 au 23 février, Jorge Suarez Torres, directeur adjoint des urgences de la région de Valence, suite à l'incendie d'un immeuble résidentiel de 14 étages dans la ville portuaire espagnole. Selon les médias locaux, la localisation des corps a été rendue possible par des drones.
Pilar Bernabé avait pour sa part indiqué dans la matinée que «14 personnes» n'avaient «pas été localisées» parmi les habitants de l'immeuble qui compterait 138 appartements. «Ce chiffre peut varier», a-t-elle toutefois averti.
La maire de Valence, María José Catalá, avait évoqué le chiffre de neuf à 15 disparus sur la base d'informations recueillies auprès de la police locale et des habitants de l'immeuble tandis qu'une source au sein de la mairie avait indiqué dans la nuit à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, que 19 personnes manquaient à l'appel.
Les pompiers n'ont pas encore pu rentrer dans l'édifice du quartier d'El Campanar, où l'incendie s'est déclaré le 22 février vers 17h30 (16h30 GMT) au quatrième étage avant de se propager à une vitesse spectaculaire.
«Je ne croyais pas ce que je voyais»
«Les caractéristiques de l'édifice ne nous permettent pas pour le moment d'éteindre [l'incendie] dans la partie intérieure» de l'immeuble, a déclaré Jorge Suarez Torres. «Nous travaillons à refroidir l'immeuble au niveau des façades, c'est l'objectif des prochaines heures et nous ne pouvons pas indiquer pour le moment quand nous pourrons entrer à l'intérieur de la structure», a-t-il ajouté.
Selon le président de la région, Carlos Manzon, 15 personnes ont été prises en charge le 22 février pour des blessures de degrés divers, dont sept pompiers. Six d'entre elles sont toujours hospitalisées. «Nous n'avons pas de craintes pour leur vie», a-t-il souligné.
L'immeuble a pris feu «en quelques minutes». «C'est comme s'il était en paille», a déclaré à la télévision publique Luis Ibañez, un habitant du quartier. «Je ne croyais pas ce que je voyais. Le vent soufflait alors énormément et le feu se propageait à une vitesse impressionnante», a-t-il ajouté. «C'est horrible» de «penser que des gens peuvent être là, à l'intérieur», a réagi Luis Alberto Clarín, un riverain, auprès de l'AFPTV.
Intervenant sur la télévision régionale A Punt, Esther Puchades, numéro deux de l'association régionale des ingénieurs industriels (COGITI), a mis en cause la présence sur la façade d'un revêtement en polyuréthane, très inflammable. D'autres experts sont allés dans le même sens.
En juin 2017, la tour Grenfell à Londres s'était enflammée comme une torche, les flammes se propageant à grande vitesse à cause de ce revêtement posé sur la façade. Soixante-douze personnes avaient été tuées.
22 équipes de pompiers mobilisées
Au total, 22 équipes de pompiers ont été déployées sur l'immeuble de Valence pour tenter de venir à bout des flammes, ont précisé les secouristes sur X (ex-Twitter). Huit unités médicales ont également été envoyées sur les lieux du sinistre, où un hôpital de campagne a été installé.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a montré dans la soirée du 22 février des pompiers sauvant un père et sa fille, pris au piège sur leur balcon.
La propriétaire d'un magasin de fleurs situé près de l'édifice a décrit à la télévision publique des scènes de «chaos». Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, s'est dit «consterné face au terrible incendie», sur ce même réseau social.
Le dirigeant socialiste a indiqué avoir offert aux autorités locales «toute l'aide nécessaire» de la part de l'État central et a transmis sa «solidarité à toutes les personnes touchées».
Le pays a été récemment marqué par un dramatique incendie qui a fait 13 morts début octobre dans une discothèque de Murcie (sud-est). Six personnes ont été inculpées en décembre pour «homicides involontaires» après ce drame.