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Liban : après les frappes de Tsahal à Saïda, le Hezbollah revendique avoir visé un groupement de soldats israéliens

Le Hezbollah a revendiqué le ciblage d'un rassemblement de soldats israéliens à la frontière. Cette opération de la milice chiite intervient au lendemain de frappes de Tsahal en périphérie de Saïda, à 30 kilomètres de la frontière avec Israël.

Alors qu'Israël a bombardé la périphérie de Saïda le 19 février, le Hezbollah a revendiqué ce 20 février une attaque sur un groupe de soldats israéliens. 

Sur son site Al-Manar, le parti chiite a affirmé avoir frappé dans la matinée «un rassemblement de soldats ennemis israéliens à proximité de la caserne de Ramim». Le média détaille également les bombardements de la veille à la frontière israélo-libanaise, évoquant le «site de Ramta», celui «d'Al-Sammaqa» ou encore le «site de Birkat Risha». 

Alors que les échanges de tirs se cantonnent plus ou moins à la frontière libano-israélienne dans un rayon de cinq kilomètres, Tsahal a visé la localité de Ghaziyé, proche de Saïda, à seulement 40 kilomètres de la capitale libanaise et à 30 kilomètres à l'intérieur du territoire libanais.

L'armée israélienne a affirmé avoir ciblé des «dépôts d'armes du Hezbollah». Selon des informations rapportées par le média libanais L'Orient-Le Jour, les frappes israéliennes ont notamment touché «des entrepôts contenant des barils de pétrole, un autre des réservoirs de mazout utilisés pour alimenter des générateurs électriques et un troisième de la ferraille et des pneus». Les raids de Tsahal ont également fait 14 blessés, toujours selon la même source. 

Après ses frappes, le chef du Conseil exécutif du Hezbollah, Hashem Safi al-Din, a déclaré que la seule garantie sécuritaire du Liban, ce sont les armes de «la résistance» face aux menaces «et aux plans malveillants de ses ennemis».

Le 14 février, l'armée israélienne avait répondu à des frappes du Hezbollah en ciblant l'intérieur du territoire libanais, faisant 12 morts et plusieurs blessés, dont dix civils d'une même famille. Ce raid sur la ville de Nabatiyé, à plus de 20 kilomètres de la frontière, avait provoqué l'ire des autorités libanaises qui avaient déposé plainte auprès des Nations unies. 

Des négociations au point mort

Mais en coulisses, les négociations indirectes entre les deux ennemis ont toujours lieu. Selon un article de L'Orient-Le jour, le Premier ministre libanais Najib Mikati a rencontré l'émissaire américain pour le Liban Amos Hochstein à Munich le 17 février. Selon des sources diplomatiques rapportées par le site libanais, le Hezbollah n'engagera aucuns pourparlers pour la pacification de la frontière avec l'État hébreu sans cessez-le-feu à Gaza. 

Depuis le début du conflit à Gaza, les affrontements sont quasi quotidiens entre le Hezbollah et l'armée israélienne. Israël a d'ailleurs fait savoir à plusieurs reprises sa position sur le retrait des forces du Hezbollah à plus de 40 kilomètres de la frontière. Le nouveau ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a à ce titre proposé l'idée d'une zone tampon de dix kilomètres en territoire libanais, exigeant de fait l'éloignement du mouvement chiite. Proposition qui a été balayée d'un revers de main par Hassan Nasrallah lors de son discours du 13 février.