«Alexander, félicitations au 13ème président de la Finlande», a concédé à la télévision publique M. Haavisto, ancien ministre des Affaires étrangères et membre des Verts, mais qui se présentait en candidat indépendant.
Alexander Stubb bénéficie de 51,7% des voix, après le dépouillement de 98,3% des bulletins de vote. 70,7% des quelque 4,3 millions d'électeurs se sont déplacés pour voter lors de ce second tour.
«La seule chose à laquelle je pense maintenant, c'est la reconnaissance. C'est une grande victoire pour la démocratie en Finlande, je suis extrêmement fier de tous les Finlandais qui ont voté», a réagi M. Stubb à la publication des résultats provisoires.
Doté de pouvoirs limités par rapport au Premier ministre, le chef de l'Etat, élu pour six ans, dirige la politique étrangère du pays en étroite coopération avec le gouvernement. Il est également commandant suprême des forces armées.
La Finlande en rupture avec son non-alignement historique
Un rôle notable qui a encore pris de l'importance du fait des développements géopolitiques en Europe et de l'entrée dans l'OTAN de la Finlande, qui partage 1 340 kilomètres de frontière avec la Russie. Neutre pendant la Guerre froide, le pays nordique a mis fin à trois décennies de non-alignement militaire à la suite du conflit en Ukraine. Il est devenu membre de l'Alliance atlantique l'an dernier. Une adhésion dénoncée par Moscou.
Entre la mi et fin novembre, les autorités finlandaises avaient annoncé la fermeture, pour plusieurs semaines, de tous ses postes frontières avec la Russie, accusant la Russie d’y avoir instrumentalisé le flux de clandestins. Des allégations balayées par Moscou.
Le Kremlin rappelle l'hostilité d'Helsinki à l'égard de la Russie
Le 12 février, le Kremlin a déclaré espérer que M. Stubb adoptera «une attitude plus équilibrée» dans les relations finno-russes, soulignant que les relations bilatérales avaient, par le passé, été mutuellement bénéfiques pour les deux pays. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, évoquant la probabilité que Vladimir Poutine félicite Stubb pour sa victoire électorale, a rappelé que la Finlande comptait actuellement parmi les pays «hostiles» à la Russie.
Alexander Strubb, 55 ans, dirigeait ces trois dernières années l'Institut universitaire européen à Florence en Italie, après s'être mis en retrait des affaires publiques faute d'avoir décroché le poste de président de la Commission européenne en 2018.
D'abord chercheur en sciences politiques, il fait une carrière européenne fulgurante, comme conseiller à l'UE puis élu eurodéputé en 2004 avant d'être appelé comme ministre des Affaires étrangères à 40 ans.
«Au cœur de l'OTAN»
Il devient Premier ministre de 2014 à 2015, avant de passer aux Finances dans un gouvernement centriste. M. Stubb avait perdu en 2016 la présidence du parti conservateur.
C'est la candidature de la Finlande à l'OTAN, qu'il avait toujours soutenue, qui a motivé le grand retour de ce passionné de diplomatie, encouragé par sa formation de toujours, Kokoomus, parti historique de la droite finlandaise dont le chef Petteri Orpo, est aujourd'hui à la tête du gouvernement.
Stubb, qui a toujours été partisan de l'entrée de son pays dans l'OTAN, est partisan d'un renforcement des sanctions face à la Russie.
Marié à une avocate anglaise, père de deux enfants, Alexander Strubb estime que la Finlande doit «aller au cœur de l’OTAN», «produire, et non consommer, de la sécurité».
En 2014, il avait suscité la controverse en participant à une conférence de presse sur la situation en Ukraine. Plus tard, il s'est attiré les foudres des médias pour s'être déguisé en cible de fléchettes humaine dans un parc d'attraction.
Selon lui, l'une de ses plus grandes erreurs en tant que Premier ministre a été de donner le feu vert à la construction d'une centrale nucléaire en coopération avec l'entreprise publique russe Rosatom.
Au ministère des Affaires étrangères, son passage avait modifié les habitudes alimentaires des services. Les pâtisseries et le café avaient été remplacés par des fruits et des boissons diététiques.