«Ce qu'il faut, c'est trouver un équilibre et la solution proposée (un moratoire, NDLR) va dans le bon sens», a déclaré Thierry Breton sur LCI ce 11 février. «Bien sûr, on soutient l'Ukraine. Mais l'Europe, c'est aussi un équilibre et dans cet équilibre, il y a nos agriculteurs», a-t-il encore justifié.
Des mesures correctives mais pas de suspension
Pour tenter de répondre à la colère des agriculteurs qui s’est étendue à travers l’Europe, fustigeant sa politique, Bruxelles avait annoncé fin janvier un «frein d'urgence» pour limiter le volume des importations des produits «sensibles »- volaille, œufs et sucre -, aux niveaux moyens observés en 2022 et 2023, niveaux au-delà desquels des droits de douane seraient réimposés.
Début février, le président français Emmanuel Macron a affirmé que les mécanismes mis en place pour freiner les importations massives de volaille, sucre et œufs ukrainiens seraient également étendus aux céréales, revendication clé de la filière céréalière française.
Ce «mécanisme de sauvegarde renforcé» va permettre une «intervention» en cas de déstabilisation des cours au sein de l'UE, avec des droits de douane au-delà de certains «plafonds», a déclaré Emmanuel Macron.
Du Portugal à la Pologne en passant par la Grèce, la Belgique et bien sûr la France, des dizaines de milliers d'agriculteurs se sont mobilisés depuis plusieurs semaines afin de dénoncer leurs conditions de vie, les lourdeurs administratives, la dureté des réglementations qui leur sont imposées ou encore la flambée des prix des carburants et la concurrence étrangère.
Parmi les produits agricoles qui mènent la vie dure aux agriculteurs européens, on retrouve notamment les céréales et les poulets ukrainiens, dont l’importation sans droits de douane a été autorisée par l’UE au printemps 2022 afin d’«apporter un soutien rapide aux autorités et à la population ukrainienne» et d'«atténuer l'impact économique négatif de la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine».